Une ville écologique modèle en plein désert
Masdar City est une ville pour l’instant encore fantôme, située à quelques kilomètres d’Abou Dabi la capitale des Emirats Arabes Unis, qui a pour ambition d’être zéro émission carbone, zéro pétrole, zéro déchet et autosuffisante en eau.
Masdar city, une vitrine du développement durable
La ville dessinée par le cabinet du célèbre architecte Norman Foster a été étudiée pour utiliser l’ombre au maximum et réduire l’impact du soleil. Elle utilise des techniques comme une tour à vent qui avale le vent chaud par son sommet et renvoie de l’air frais par sa base grâce à un système de brumisation. Elle a par ailleurs fait le choix de matériaux, locaux comme le pisé et d’autres plus modernes, les plus isolants possibles. Ces efforts réussissent à réduire la température de 10°C par rapport au centre ville d’Abou Dabi.
Bien sur l’énergie solaire est fortement exploitée. Les lampadaires se rechargent par un panneau solaire, tous les bâtiments sont surmontés de cellules photovoltaïques et une immense ferme photovoltaïque peut fournir jusqu’à 10 mégawatts d’électricité. L’usine de désalinisation qui fournit Masdar en eau potable fonctionne également à l’énergie solaire.
La gestion des eaux usées a été largement étudiée aussi. Celles-ci sont utilisées pour l’irrigation des cultures et les espaces verts de la ville.
S'agissant du transport dans cette ville sans voiture, un tramway 100 % écologique a été prévu. Ces petits wagons blancs, comprenant 1 à 10 personnes, aux arrêts automatiques tous les 200 mètres, aujourd’hui utilisés par les quelques habitants, serviront aussi au transport de marchandises.
Masdar City veut préparer l’ère du post pétrole
En construction depuis 2008, elle n’est habitée aujourd’hui que par des étudiants et chercheurs venus du monde entier pour travailler en majorité pour le Masdar Institute of Science and Technologie.
La ville mise effectivement beaucoup sur la recherche. Elle fait partie d’un projet beaucoup plus global de recherche et d’investissement à grande échelle dans les activités renouvelables. La société Masdar (Masdar veut dire la source en Arabe) qui gère la ville, a récemment annoncé la création d’une centrale solaire en Jordanie où elle avait déjà implanté un champ éolien en 2015. Elle projette aussi d’augmenter la production d’énergie solaire et éolienne au Maroc.
Dans un pays où règnent les gros 4x4 et où la climatisation est à plein régime toute l’année, cette ville, on l’espère, deviendra un modèle pour d’autres villes du pays et d’autres continents… Même si son coût faramineux, d’environ 20 milliards de dollars, est difficilement accessible par des pays moins riches que les Emirats Arabes Unis…