Des traces de pesticides cancérigènes et de perturbateurs endocriniens découvertes dans l’eau du robinet

Publié le 18 juin 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Le 17 juin, l’association Générations Futures indiquait dans un rapport sur la toxicité de l’eau que l’eau du robinet en France en 2019 contenait des traces de pesticides cancérigènes et de perturbateurs endocriniens.

 

15 990 quantifications de pesticides découvertes


Pour élaborer ce rapport, l’association de défense de l’environnement Générations Futures a consulté les analyses effectuées par les Agences régionales de Santé (ARS) en 2019, chargées de contrôler la qualité de l’eau du robinet. Sur les 273 500 prélèvements étudiés, les analyses ont démontré la présence de 15 990 quantifications individuelles de pesticides. D’après le rapport, 38,5% des substances découvertes sont des résidus de pesticides pouvant avoir des effets cancérogènes / mutagènes (CMR) et 56,8% sont des perturbateurs endocriniens (PE).


« La proportion de produits problématiques est vraiment importante », s’inquiète François Veillerette, Président de Générations Futures. Parmi les dix molécules les plus retrouvées, sept sont interdites depuis les années 2000, comme le métolachlore et l’atrazine (des pesticides), des herbicides, ou encore l'oxadixyl, un fongicide. Leur utilisation a été suspendue car ils ont été reconnus comme perturbateurs endocriniens c’est-à-dire susceptibles d’agir sur la croissance, l'appareil reproductif ou encore le système nerveux.


L’eau du robinet polluée par des produits phytosanitaires déversés dans les cours d’eau


Aujourd’hui, de plus en plus de produits phytosanitaires contenant des substances chimiques sont déversés dans les rivières et les lacs. Les résidus finissent par atteindre les réseaux de distribution et arrivent ensuite dans nos robinets. Si la présence de ces substances dans l’eau est inquiétante, Générations Futures indique que la solution n’est pas de se tourner vers l’eau en bouteille. Dans la conclusion de son rapport, elle réclame « qu’une politique efficace de réduction de l’usage des pesticides soit enfin appliquée ». 


En mai dernier, la Commission européenne a, à son tour, appelé à une réduction de 50% de l’usage des pesticides. En France, les différents plans pour réduire la consommation des phytosanitaires (Ecophyto) ont abouti à un échec.

 


Par Chloé Sappia

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