Russie : après des mois de captivité, des orques retrouvent leur liberté
L'Institut de recherche de pêche et d'océanographie en Russie (VNIRO) a récemment annoncé la libération d’orques et de bélugas qui étaient retenus captifs au Centre d’Adaptation des Mammifères Marins, près de la ville de Nakhodka, dans l'Extrême-Orient russe. Ce sont 11 orques et 93 bélugas qui, depuis l’été 2018, ont été capturés et entassés dans des enclos à ciel ouvert.
Une réadaptation en bonne voie
Des images publiées dans la presse internationale par la journaliste indépendante russe Masha Netrebenko, en novembre 2018, ont mis au jour cette pratique. La communauté internationale et plusieurs organisations, dont Greenpeace Russie et Free Russian Whales, ont permis de faire pression sur les autorités régionales afin de libérer les cétacés.
Depuis juin dernier, plusieurs groupes d’orques et de bélugas ont été remis en liberté dans la nature.
Les cétacés ont été relâchés dans les îles Chantar, près de la Russie continentale, et se réadaptent peu à peu à leur environnement naturel. “Les animaux relâchés [...] n'ont pas perdu leurs instincts naturels. On peut dire avec certitude qu'ils ont commencé à se nourrir eux-mêmes et à établir des liens sociaux avec leurs congénères sauvages", explique Vyacheslav Bizikov, directeur adjoint de la recherche au VNIRO.
La capture de cétacés en plein hiver les met en danger de mort. En effet, s'ils résistent assez bien aux mers glaciales, c’est parce qu’ils parcourent de très longues distances pour se maintenir au chaud.
Crédit : Yuri Smityuk, Tass, GETTY IMAGES
La Russie au bord de l’illégalité
La capture et la vente d’orques et de bélugas est encore permise en Russie et repose sur des failles juridiques qui autorisent ces pratiques “à des fins éducatives et culturelles”.
S’il est toujours possible de capturer des orques, les réglementations et les quotas restent très strictes : 13 orques ont été autorisées à la capture sur toute l’année 2018.
Cela reste beaucoup trop pour Oganes Targulyan, coordinateur de recherche de Greenpeace Russie, qui confie au site britannique The Telegraph : “Le quota de capture est actuellement de 13 animaux par an, mais personne ne tient compte du fait qu'au moins une orque est tuée pour chaque animal capturé.”
Les cétacés capturés sont le plus souvent destinés à être vendus à des delphinariums à l’étranger, et notamment au marché chinois, dont la demande est de plus en plus conséquente.