Le Conseil d'Etat annule un arrêté interdisant la reproduction des cétacés en captivité

Publié le 31 janvier 2018 (modifié le 20 février 2023 à 22h17)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Par Guillem, qui veut sauver tous les Willy !

 

Daté de mai 2017, l'arrêté interministériel qui interdisait la reproduction des grands dauphins en captivité a été annulé par le Conseil d'Etat, ce lundi 29 janvier 2018.

Le Conseil d'Etat annule un arrêté contre l'exploitation des cétacés 

Cette semaine, les trois exploitants de parcs aquatiques français, le Marineland d’Antibes, le Parc Astérix et Planète sauvage ont remporté leur recours auprès du Conseil d’Etat suite à l’arrêté interministériel sur les delphinariums, qui leur imposait des normes plus strictes afin de « garantir le bien-être » des cétacés. Cet arrêté prévoyait notamment l’interdiction de la reproduction des dauphins et des orques en captivité.

La plus haute juridiction administrative a également condamné l’Etat à verser 3 500 euros à Marineland et 1 750 euros aux deux autres parcs. Elle a donc suivi les conclusions rendues à la mi-janvier par son rapporteur public, qui s’était prononcé sur la forme du texte et non sur le fond.

L’arrêté devait abroger une législation datant de 1981 et avait fait l’objet de vingt mois de discussions entre le gouvernement, les ONG et les delphinariums. Il prévoyait la fin de la reproduction des orques qui sont au nombre de quatre dans le Marineland d’Antibes, mais pas celle de la trentaine de grands dauphins, l’attraction phare des établissements aquatiques. Seul était mentionné « un contrôle étroit de leur reproduction ».

Orque cétacé

Les associations de protection des animaux sauvages se mobilisent et lancent une pétition

« Les parcs ne sortiront pas grandis de s’être accrochés à une activité archaïque. Pour le public, il était acquis que la reproduction des cétacés avait pris fin. Les delphinariums veulent juste continuer à faire de l’argent au détriment du bien-être des animaux », se désole Christine Grandjean, la présidente de C’est assez !

L’arrêté prévoyait de nombreuses mesures afin de moderniser des établissements de plus en plus soumis aux critiques. Les exploitants de parcs aquatiques devaient, dans un délai de trois ans, augmenter la taille des bassins et ajouter des « enrichissements » (courants, vagues, cascades…) pour éviter « l’ennui et la frustration des animaux ». La nouvelle réglementation devait également interdire, les effets sonores et lumineux et les contacts directs entre le public et les cétacés. Enfin, elle bannissait l’usage du chlore pour traiter l’eau. Mais cette disposition avait été suspendue en août 2017 par le Conseil d’Etat, qui avait jugé sa date d’entrée en vigueur trop courte…

Les associations de protection des animaux sauvages lancent une nouvelle pétition à signer et à partager.

Comment interpréter l'avis du Conseil d'Etat ?

Cet avis du Conseil d’Etat semble démontrer que la santé et le bien être des cétacés passent après la santé financière des entreprises qui exploitent ces animaux. Cette décision protège la pérennité de cette activité mais ne semble pas se soucier de la protection des animaux sauvages et la souffrance qui est liée à leur enfermement.

"C'est une excellente nouvelle pour nos animaux et les parcs zoologiques de France" a déclaré le Président de Marineland, ravi par cette décisionOui oui, vous avez bien lu, il a bien déclaré que cette décision était « une excellente nouvelle pour nos animaux » !

Cette déclaration est d'autant plus révoltante lorsque l'on sait que les dauphins dans leur milieu naturel parcourent jusqu'à 100 km / jour et sont capables de plonger à 200 mètres de profondeur. Performances qu'ils ne peuvent atteindre en captivité.    

De son côté, l'avocat de l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) et de l’association C'est assez, avait estimé que l'arrêté ne prend aucunement en compte les avis rendus au cours de la consultation visant à faire cesser la souffrance animale.

En conclusion le conseil d’Etat a stipulé que : « compte tenu de l’ampleur des changements apportés au projet soumis à la consultation du public, une nouvelle consultation était requise. » Affaire à suivre...

Espérons que cette fois, la consultation des associations de la protection des animaux et des spécialistes d'animaux sauvages soit réellement entendue et prise en considération.

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