Afrique : le Gabon dépénalise l’homosexualité

Publié le 25 juin 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
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Mardi 23 juin, les députés gabonais ont voté un projet de loi, soumis par le gouvernement, dépénalisant l'homosexualité. Cette décision annule ainsi l’amendement du Code pénal, voté en 2019, qui condamnait l’homosexualité comme une "atteinte aux moeurs".


« Quarante-huit députés ébranlent toute une Nation et ses us et coutumes »


Mardi soir, 48 députés ont voté pour la dépénalisation de l’homosexualité -24 contre et 25 se sont abstenus- selon une source de l’Assemblée nationale gabonaise. « Quarante-huit députés ébranlent toute une Nation et ses us et coutumes » a ainsi expliqué un député gabonais, présent au moment du vote. Le projet de loi était porté par Julien Nkoghe Bekale, le premier ministre gabonais, présent lui aussi lors des débats. Si l’homosexualité n’est plus condamnable, le mariage homosexuel reste quant à lui, interdit : « Gays et lesbiennes sont donc désormais libres de s'afficher sans en être inquiétés, quand bien-même le mariage homosexuel, quant à lui, n'est toujours pas autorisé », a informé le quotidien Gabon Review.  


Le Gabon, un des rares pays d’Afrique à revenir sur une loi punissant l’homosexualité


Au total, plus de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne interdisent l’homosexualité (28 pays sur les 49) et la punissent parfois de la peine de mort. En votant cette loi, le Gabon rejoint ainsi le cercle restreint des pays autorisant les relations entre personnes de même sexe, aux côtés de la Côte d'Ivoire, du Mali, de la République démocratique du Congo ou du Lesotho. La pénalisation des rapports sexuels au sein du pays (alinéa 5 de l’article 402 du Code gabonais) avait été voté par le Sénat en 2019, en plein été, durant une suspension de l’activité de l’Assemblée nationale. Depuis cette date, les rapports entre personnes du même sexe portaient "atteinte aux mœurs" et étaient passibles de 6 mois de prison et d’une amende de 5 millions de francs CFA (soit l’équivalent de 7 600 euros).

 

Bien que l’Assemblée nationale gabonaise ait voté en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité, la loi doit encore être votée par les sénateurs en des termes identiques avant d'être promulguée. Si la proposition est approuvée par les sénateurs, le Gabon pourrait bien devenir un des rares pays d'Afrique à supprimer une loi qui interdisait les relations entre personnes du même sexe. 

 

 

Par Chloé Sappia

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