Qu'est-ce qu'une colocation solidaire et comment la trouver ?

Publié le 23 juillet 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h20)
Par One Heart
Temps de lecture : 5 mins
Avec des loyers de plus en plus élevés dans les grandes villes, notamment à Paris et en Île-de-France, la colocation est souvent une solution de logement bienvenue pour les étudiants et les jeunes actifs. La Crise de Covid-19 et ses confinements à répétition ont convaincu encore plus de monde des bénéfices de la colocation. Plutôt que vivre confinés dans un studio au prix élevé, de nombreux jeunes sont séduits par ce nouveau mode d’habitat partagé qui repose sur un espace individuel (chambre ou studio), des espaces de vie en commun comprenant parfois des services annexes compris. En effet, au lieu de payer un petit logement seul, la colocation permet de réduire les coûts et profiter d’un lieu de vie plus grand. 

La colocation peut avoir une dimension sociale et solidaire, c’est le cas avec toutes formes d’habitats inclusifs, au service de la rencontre de nos différences ou des coloc’actions qui donnent accès à un loyer avantageux en échange de services rendus. Pouvoir donner du sens à sa colocation est un plus et la colocation solidaire peut par ailleurs offrir un avantage supplémentaire financier.


La colocation inclusive réunissant jeunes actifs valides et personnes en situation de handicap 

Le logement inclusif a pour principe de faire cohabiter des jeunes différents les uns des autres. Plusieurs options de colocations inclusives existent. À titre d’exemple, Fratries, a pour vocation d'offrir un peu partout en France de belles maisons situées en centre ville, pour permettre à des jeunes porteurs d'un handicap mental/cognitif et des jeunes actifs de vivre ensemble. Dans ce principe de "co-living", chacuun dispose de sa chambre meublée et équipée d'une salle de bain, les espaces communs sont quant à eux, privatisables pour recevoir des amis. L'accompagnement des personnes en situation de handicap est géré par un salarié de l’association Fratries qui vit sur place, en famille, dans un appartement indépendant. 2 à 3 auxiliaires de vie interviennent par ailleurs sur des temps clés de la journée. Chaque maison accueille un maximum de 6 colocataires jeunes actifs, 6 colocataires en situation de handicap et la famille du salarié de Fratries. Leur première maison ouvrira bientôt dans le centre-ville de Nantes, puis d’autres dans d'autres villes de France. 

Dans la même veine, Fraterni’Team est une colocation inclusive dans laquelle un jeune en situation de handicap moteur vit avec plusieurs personnes valides. Nous avions rencontré à Paris, les habitants de la première colocation inclusive de l’association, montée par les parents de Jérémy, jeune adulte en situation de handicap, dans laquelle ce dernier vit avec 4 autres colocataires.

 

 

La colocation multiculturelle pour s'ouvrir au monde

Une colocation multiculturelle et solidaire dans un lieu vacant, voici le principe des colocations lancées par l’association Caracol. Elle fait cohabiter des jeunes actifs français et des réfugiés dans un même immeuble ou une maison laissés vacants. C’est une colocation éphémère, le temps de l’inoccupation de l’espace. Le propriétaire du bien transforme son lieu vide en lieu de vie solidaire. L’occupation temporaire lui permet par ailleurs d’économiser les frais de gardiennage et de ne rien débourser pour la gestion du lieu. Pour les colocataires, Caracol est une expérience de vie incroyable et très riche en rencontres multiculturelles.

 

La colocation intergénérationnelle pour plus de partage et d'entraide

La colocation intergénérationnelle repose sur l’échange volontaire entre deux personnes d'âges différents, qui s’entraident et partagent des temps en commun. Un étudiant ou jeune actif profite d’une chambre chez une personne retraitée contre pas plus de 10h de services par semaine. Ces derniers peuvent par exemple consister à faire les courses, à garder les animaux de compagnie, à faire de la lecture, à être présent certains soirs ou encore à jardiner. Ce dispositif est encadré depuis 2018 par la Loi Élan et régi par un contrat. Le binôme est accompagné tout au long des étapes par une structure spécialisée telle que le Pari-Solidaire, l’association Ensemble2générations... Nous avions récolté le témoignage d’une hébergente, heureuse des échanges avec son hébergée avec qui elle partage des moments de vie très conviviaux grâce à l'encadrement de l'association Le Pari Solidaire. En dehors des avantages financiers (loyer modéré) pour le jeune, et des services reçus par la personne âgée, les duos formés donnent parfois naissance à de très belles complicités.

 

Un logement en échange d'actions d’intérêt général

La Kolocation à Projets Solidaires (KAPS) ou Coloc’action permet à des jeunes de vivre en colocation, de bénéficier d’un loyer modéré et de s’engager avec les habitants dans des quartiers populaires. Le principe de la Coloc'action est simple : à chaque colocation correspond une action de solidarité menée avec les habitants du quartier, pour favoriser le lien social. En échange de quelques heures de bénévolat (un minimum de 4 heures/semaine est généralement demandé) dans le quartier, le jeune de moins de 30 ans peut disposer d’une chambre à prix abordable dans une colocation solidaire. Plusieurs associations et organismes proposent ce type de colocations solidaires : l’association ATD Quart Monde, la Ville de Paris et le réseau d'étudiants solidaires l’AFEV, en répertorient plusieurs à Paris et dans toute la France.

 

Rejoindre une immense colocation engagée dans la protection de l'environnement

Pouvoir profiter d’un jardin et d’un potager à quelques minutes de la capitale semble un rêve inatteignable. C’est pourtant possible avec La Casa qui propose des maisons en co-living réunissant des colocataires partageant les mêmes centres d’intérêt. Ainsi pour les amoureux de la nature, il est possible par exemple de vivre en colocation dans une maison à Créteil, à 25 minutes en métro de Paris, qui dispose d’un jardin potager, d’une serre connectée pour produire 300 kg de fruits et légumes bio par an, de ruches pour faire son propre miel. Les outils de jardinage sont fournis, les cours de permaculture inclus, et il y a même un composteur pour réduire ses déchets. Nous étions allés à la rencontre des habitants de La Casa Verte :

 


Troquer sa chambre d’étudiant inoccupée contre une chambre

Comment se rendre service entre étudiants ? En troquant sa chambre laissée vide contre la chambre d’un autre étudiant. Troc ta chambre permet d’échanger sa chambre étudiante contre une chambre. Partis en études, les chambres d'étudiants sont souvent laissées vides chez les parents, Troc ta chambre propose ainsi de s'échanger les chambres et vivre une aventure humaine incroyable. « J'ai troqué ma chambre cette année, 3 mois le temps d'un stage. Pour ma 1ère fois loin de chez moi pour mes études, j'avais envie de retrouver une ambiance familiale » peut-on lire sur le site. Deux cas de figure sont possibles ils peuvent être bilatéraux (un étudiant parisien échange sa chambre avec un étudiant toulousain) ou multilatéraux (un étudiant de Montpellier laisse sa chambre à un étudiant de Bordeaux pour se rendre chez un autre étudiant à Marseille). C’est une colocation d’un autre type… avec une famille qu’on ne connaît pas, l’opportunité de découvrir de nouvelles habitudes de vie.

 

La colocation solidaire : cohabiter avec des personnes qui étaient sans-abri

L'association Lazare réunit des personnes qui étaient autrefois sans-abri et des jeunes actifs. L'objectif des Maisons Lazare, présentes dans plusieurs villes de France, « c'est vraiment de permettre la rencontre, c'est évidemment de permettre à des gens qui sont à la rue d'avoir un toit, d'avoir de quoi manger, mais surtout de pouvoir construire des relations amicales et fraternelles avec des jeunes actifs qui s'engagent parmi nous » nous explique l'association Lazare lors de notre passage à Nantes :

 


Près de 10 millions de personnes (dont 15% des 25-35 ans) vivent seules en France aujourd’hui. Il est intéressant, pour les parents et les jeunes, de savoir que des alternatives économiques et solidaires aux logements coûteux existent.

 

Par Anne-Sophie de Monès

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