Comment bien se protéger du Coronavirus sans détruire la nature ?

Publié le 19 mai 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins
Alors que depuis quelques jours le déconfinement progressif nous permet de nous déplacer plus librement, le port du masque est nécessaire et civique. Il sert à nous protéger du Coronavirus et éviter de le transmettre aux autres. Idem pour le gel hydroalcoolique, il est protecteur et limite la propagation des virus. Mais ces deux outils, s’ils sont mal utilisés ou jetés, peuvent être très néfastes pour l’environnement et pour la santé. On vous dit comment faire pour bien se protéger sans abîmer l’environnement et même comment faire des masques barrières solidaires.

Qu’est-ce qu’un masque grand public ?

L’Académie nationale de médecine a indiqué souhaiter que “la sortie de confinement soit accompagnée du port obligatoire d’un masque grand public anti-projection, fût-il de fabrication artisanale, dans l’espace public”. Mais qu’est-ce qu’un masque grand public ? Il faut d’abord le différencier des masques FFP2, réservés aux personnels soignants. 

Ces masques FFP2 assurent, grâce à leur adhésion au visage, le rôle supplémentaire d’empêcher l’inhalation des petites gouttelettes dans le cadre des précautions dites “aériennes”, ce sont les plus efficaces. On comprend donc qu’ils soient réservés aux personnes les plus exposées au Covid-19.

Les masques grand public, aussi appelés masques barrières, sont des masques principalement en tissus. Certifiés AFNOR (Association française de normalisation), ils garantissent “un niveau d’efficacité intéressant” contre le Coronavirus, a précisé le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 19 avril.

Ces masques en tissus peuvent être utilisés plusieurs fois (entre 5 et 30 fois selon les modèles) s’ils sont bien lavés et séchés. Il est donc important d’avoir la bonne méthode pour cela.

 

Comment bien laver et sécher son masque ?

Quel que soit le modèle, l'ANSM (l'Agence du médicament) recommande un lavage du masque en machine, de minimum 30 minutes, à 60°C (le lavage à 30 ou 40°C n’est pas suffisant pour tuer le virus). Il peut être lavé avec d’autre tissus. 

Le lavage à la main avec un produit adapté et un rinçage intense, avant de plonger le masque dans de l’eau très chaude peut être une option mais mais il faut avoir conscience qu’il ne sera pas aussi efficace. 

Le séchage est une étape importante. Il peut être effectué au sèche-linge ou à l'air libre, et idéalement suivi d'un repassage à une température adaptée au tissu (120/130°C). Le sèche-cheveux peut seulement aider à finir le séchage, après lavage, en évitant une température trop élevée qui dégraderait le tissu.

L’utilisation de javel ou désinfectant est à éviter. Mal rincés, ils seront nocifs pour la peau, et dangereux si inhalés.

Pour se débarrasser du virus, le micro-onde, le four traditionnel ou le congélateur ne sont pas recommandés. Faire bouillir le masque dans l'eau n’est pas non plus une bonne option, il risque de le dégrader. 

 

Comment aider les sans-abri à se protéger du Coronavirus ?

A l’appel d’Alexandre Jardin et de l’association Paris Good Fashion, plusieurs réseaux d’enseignes de la grande distribution (Carrefour, Intermarché et Monoprix...) et de professionnels de la mode ont lancé l’opération Masque Solidaire. Le dispositif mobilise la grande distribution et un collectif de couturiers débutants et professionnels pour distribuer gratuitement des masques en tissu aux caisses des supermarchés. C’est une bonne manière de permettre aux personnes dans le besoin de s’en procurer gratuitement.

Par ailleurs, les accueils de jour proposent, dans la grande majorité des cas, soit l’accès à un service de laverie sur place, soit des jetons pour accéder à des laveries automatiques partenaires, une bonne manière pour les sans-abri de laver leurs masques pour les réutiliser. 


Comment bien jeter les masques usagés ?

Le déconfinement récent a vu apparaître de nombreux masques abandonnés sur la voie publique. A Paris, les éboueurs alertent sur la hausse des masques rétrouvés au sol depuis quelques jours. La Mairie de Paris rappelle que toute personne surprise en train de jeter dans la rue un masque ou des gants, peut recevoir, comme pour tout autre déchet, une amende de 68 euros. Jetés ainsi, ils représentent en effet un danger pour l’environnement, les agents de collecte et la propagation du virus. 

Tout comme un sac plastique, un masque met 400 ans pour se décomposer dans la nature. Il contient du polypropylène, dérivé du pétrole, également utilisé dans la fabrication des couches jetables, des serviettes hygiéniques ou d’emballages alimentaires. S’il est contaminé par le Covid-19, il y a également un risque qu’il laisse se propager le virus. 

Par ailleurs, certains croyant bien faire, jettent leur masque dans les poubelles de tri. Comme il contient du plastique (tout comme certains gants) il est légitime de se dire qu’il pourrait être mis dans la poubelle jaune. Or possiblement infectés, il se retrouve alors dans les centres de tri, manipulé alors par le personnel qui y travaille. Masques, gants, lingettes et mouchoirs à usage uniques doivent donc être tous mis dans des sacs hermétiques. Une fois rempli, le sac doit être fermé et conservé pendant 24 heures, avant d'être jeté dans la poubelle de déchets ménagers. Et ce, même si vous n'êtes pas malade.

 


Ne pas abuser du gel hydroalcoolique

Le gel hydroalcoolique présent maintenant à quasi chaque entrée de magasin, est très utile contre la propagation du Covid-19. Il est très pratique aussi en flacon quand on est à l’extérieur pour se désinfecter les mains. Mais attention à son utilisation abusive ! Tout d’abord pour l’environnement : les flacons sont en plastique, et s’ils ne sont pas recyclés, ils peuvent être une source de pollution. Pour le corps humain, l'alcool et les perturbateurs endocriniens présents dans ces gels peuvent être mauvais. Le gel peut irriter la peau après une utilisation intense.

L’alternative aux mini flacons vendus parfois très chers, fabriquer vous-même votre gel. L’Organisation Mondiale de la Santé a publié une recette de gel hydroalcoolique pour la réaliser soit-même, à la maison. Voici les ingrédients : de l’éthanol 96 % (cela équivaut à de l’alcool pour spiritueux que l’on peut trouver en magasin), du peroxyde d’hydrogène (de l’eau oxygénée), disponible en pharmacie, et de glycérine, qui se trouve aussi chez le pharmacien. Ensuite, la recette est assez simple. Dans un récipient gradué bien propre, mesurez 833 millilitres d’alcool. Mélangez-y 42 millilitres d’eau oxygénée. Ajoutez à cela 15 millilitres de glycérine. Complétez avec de l’eau jusqu’à obtenir un litre de solution. Après avoir mélangé, votre gel hydroalcoolique maison est prêt !


La solution pour prévenir le risque de propagation du Covid-19 reste quand même de se laver les mains avec la bonne vieille méthode : de l'eau et du savon !

 



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