Galápagos : alors que les chercheurs la pensaient éteinte depuis 100 ans, une espèce de tortue géante a été aperçue

Publié le 8 juin 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h19)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

En 2019, les chercheurs du Parc national des Galápagos et le Galapagos Conservancy font la découverte d’une tortue vieille de 100 ans sur l’île de Fernandina dans l’archipel des Galápagos. Deux ans plus tard, les scientifiques le confirment : Fernanda la tortue appartient bien à l’espèce des Chelonoidis phantasticus, une espèce que l’on pensait disparue depuis plus d’un siècle.


Des échantillons d’ADN qui coïncident avec celles de Georges le Solitaire


Bien avant la découverte de Fernanda -c’est ainsi que l’ont baptisée les chercheurs, en référence à l’île de Fernandina où elle a été trouvée-, une autre tortue géante, mâle, répondant au nom de George le Solitaire, avait été aperçue en 1906, seule sur l’île Pinta, au nord de l’archipel équatorien. Elle vivra un siècle avant de s’éteindre en 2012, sans laisser aucune descendance.


Après la disparition de George le Solitaire, plus personne ne pensait croiser la route d’une tortue de la même espèce, d’autant plus que la majorité des îles comptent des volcans actifs, notamment celui de Fernandina, La Cumbre, qui est le plus jeune et l’un des plus actifs au monde. Il semblait alors inimaginable d’y apercevoir de la vie ! Pourtant, lors d’une expédition en 2019, les chercheurs du Parc national des Galápagos et le Galapagos Conservancy, une organisation américaine dédiée à la préservation des îles Galápagos, ont aperçu dans la végétation, une tortue géante. Suite à cette belle découverte, des échantillons d’ADN ont été transmis aux scientifiques de l’Université de Yale qui les ont examinés avant de confirmer que les données génétiques coïncidaient bien avec celles d'une tortue géante référencée en 1906. Deux ans plus tard, les résultats tombent : il s’agit d’une femelle Chelonoidis Phantasticus.


 « La redécouverte de cette espèce disparue arrive juste à temps pour que nous puissions la sauver »


Connues pour leur biodiversité exceptionnelle, et classées au patrimoine mondial de l’Unesco, les îles de l’archipel des Galápagos abritent 15 espèces de tortues géantes. Ces dernières, arrivées il y a 3 à 4 millions d’années, ont été une grande source d’inspiration pour le célèbre naturaliste britannique Charles Darwin, à l’origine de la théorie sur l’évolution des espèces, au 19e siècle. Malheureusement, leur population a baissé drastiquement au courant du siècle avec la présence de chasseurs de baleines et de pirates. Aujourd'hui, on estime que 20 000 à 25 000 tortues géantes vivent sur l’archipel des Galápagos.


Maintenant que les scientifiques ont confirmé qu’il s’agissait bien d’une Chelonoidis phantasticus, il importe de perpétuer son espèce en faisant en sorte qu’elle puisse se reproduire avec des mâles. « La tortue géante de l’île de Fernandina a été l’un des plus grands mystères des Galápagos. La redécouverte de cette espèce disparue arrive juste à temps pour que nous puissions la sauver » explique le Docteur James Gibbs, vice-président des sciences et de la conservation pour le Galapagos Conservancy. Les chercheurs entendent bien poursuivre leurs recherches en espérant trouver d’autres tortues géantes sur l’île. Pour Diego Cisneros, directeur de l’hôpital de faune sauvage Tueri, de l’Université de San Francisco de Quito, il est important de préserver les tortues géantes qui ont un impact régénérant sur les écosystèmes : « Ces reptiles endémiques sont importants en soi bien sûr, mais les tortues maintiennent l’écosystème des îles en équilibre. Quand elles disparaissent, tout cet écosystème commence à s’écrouler », explique-t-il au micro de France Info.

 

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