Des enfants exploités dans la production du Nutella

Publié le 25 septembre 2019 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Pointée du doigt pour l'utilisation de l'huile de palme, responsable en très grande partie de la déforestation, Nutella est à présent accusée d'exploiter des enfants pour récolter des noisettes. 


Les enfants incités par leurs parents à travailler

70% de la consommation mondiale de noisettes provient de Turquie et leur cueillette est un travail exténuant. En plein été, les employés recrutés enchaînent plus de 10 heures de travail sur des pentes escarpées pour 10 euros par jour, parfois moins, puisqu'il faut aussi soustraire 10 % de frais de commission.

Les personnes chargées de la récolte sont le plus souvent des familles entières de migrants kurdes ou syriens ou viennent des régions les plus pauvres de Turquie. Parmi ces familles, nombreuses sont celles qui comptent des enfants, dont l'âge est bien en dessous de la limite légale pour travailler en Turquie. 

Les propriétaires des champs de noisettes se disent contre le travail des enfants et rejettent la faute sur les parents, qui veulent à tout prix les faire travailler : “Ils font travailler leurs enfants comme des machines. Ils pensent : “Combien d’enfants ? Combien ils peuvent rapporter?”J’essaie de ne pas les faire travailler, mais les parents veulent partir. La mère et le père veulent qu’ils [les enfants] travaillent, et qu’ils soient payés.”, explique Kazim Yaman, co-propriétaire d’un champs de noisettes.

Pourtant, les exploitants embauchent petits et grands durant une saison. C'est une main d'oeuvre moins coûteuse, puisque la majourité ne dispose pas de permi de travail et ne dispose pas du savoir nécessaire pour faire valoir ses droits. 

Un suivi déficient 

Ferrero, le société italienne qui produit notamment Ferrero Rocher, Kinder et Nutella, achète près d’1/3 de la production turque pour fabriquer 365 000 tonnes de Nutella, chaque année.  
La traçabilité est essentielle si nous voulons garantir les standards de production et des produits”, indique Ferrero sur son site. Si la compagnie vise une traçabilité de 100 % d’ici 2020, elle n’est que de 39 % aujourd’hui. 

Enginay Akcay, un petit négociant turc, et Osman Cakmak, intermédiaire entre les commerçants et l’entreprise, expliquent que Ferrero n’est pas très regardant sur les conditions de cueillette des noisettes. L’entreprise ne demande jamais de quels champs proviennent les noisettes, ni dans quelles conditions travaillent les employés. 

Un procédé encore flou

Ferrero se défend en affirmant que même s'il ne pose pas de questions, il bénéficie d’autres moyens pour contrôler ses produits. “Si on établit qu’un produit est fabriqué dans des conditions contraires à l’éthique, on n’y touche pas.", explique Bamsi Akin, Directeur général chez Ferrero Hazelnut Company en Turquie.
La compagnie affirme avoir financé des formations pour 42 000 exploitants, afin de les orienter vers le développement durable et les aider à mieux respecter la législation du travail.
Bamsi Akin s'interroge pourtant : “Le système est-il totalement irréprochable ? Je crois que personne ne peut le dire pour le moment”.

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