Bangladesh : le viol est désormais puni par la peine de mort

Publié le 13 octobre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Lundi 12 octobre au Bangladesh, le cabinet de la Première ministre Sheikh Hasina, a voté un décret qui punit le viol par la peine de mort. Abdul Hamid, Président du Bangladesh, va dans la foulée promulguer le décret qui entre en vigueur ce mardi.

La peine de mort comme un élément dissuasif

Lors d’une conférence de presse, Anisul Huq, le ministre bangladais de la loi, de la justice et des affaires parlementaires, a expliqué qu’il espérait que ce décret ait un effet dissuasif qui entraînerait une baisse considérable des cas de viols. Très peu convaincus par cette annonce, les groupes de défense des droits de l’Homme au Bangladesh se sont aussi exprimés en révélant que “l'application de peines plus sévères pour les violeurs n’était pas suffisante”.

Meenakshi Ganguly, en charge des affaires d’Asie du Sud au sein de Human Rights Watch, a ajouté que l’introduction de la peine de mort ne résoudrait pas les problèmes d’accès à l’aide juridique, aux soins médicaux ou à une véritable aide psychologique et sociale pour les survivantes : « Outre le fait que la peine capitale est intrinsèquement cruelle et devrait être abolie, le Bangladesh doit faire face à un problème beaucoup plus fondamental : il a un système de justice pénale défectueux où les survivants sont incapables d’approcher la police avec confiance », a-t-elle annoncé. De nombreux acteurs politiques appellent le gouvernement bangladais à approfondir le traitement juridique du viol et ainsi rassurer les femmes en créant “des mécanismes de protection et d’élimination des obstacles institutionnels à la justice”. 

Au Bangladesh, pas moins de 975 cas de viols recensés

Le 6 octobre dernier, des centaines de manifestants ont protesté dans les rues de Dacca, la capitale du Bangladesh, suite à la diffusion d’une vidéo où l’on peut voir plusieurs hommes déshabiller et attaquer une femme issue d’une communauté défavorisée du district méridional de Noakhali. Visionnée des dizaines de milliers de fois, cette vidéo qui a été supprimée depuis, a provoqué l’indignation. La diffusion de cette séquence a attisé la colère des Bangladais qui, depuis quelques jours, s’indignent face à plusieurs actes impunis de viols collectifs sur des femmes différentes. 

Ain o Salish Kenya, une organisation locale de défense des droits de l'Homme au Bangladesh, a comptabilisé pas moins de 975 cas de viols entre janvier et septembre 2020. Cependant, de nombreux experts expliquent que ce chiffre est inexact puisque certains viols ne sont pas signalés. Selon des données rendues publiques, il y a eu 204 tentatives de viol, 43 femmes sont mortes après avoir été violées et 12 autres ont mis fin à leurs jours après l'agression subie.

Envie de recevoir de bonnes ondes ?

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine de nouvelles façons d'agir à votre echelle !