Rouen : le dernier centre de recyclage de papier français menacé de délocalisation

Publié le 29 avril 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Le dernier centre de recyclage de papier français a fermé en 2019 et est désormais menacé par la délocalisation de ses machines, le 15 juin prochain. Soutenus par des associations comme Greenpeace, une centaine de manifestants se sont réunis, ce mercredi 28 avril, afin d'alerter le ministère de l'Économie et ainsi tenter de sauver le site, véritable symbole de l'économie sociale et solidaire.

 

240 000 tonnes de papiers recyclés par an

Véritable pionnier en matière du tri de papiers en France, le centre de la Chapelle-Darblay était l’un des derniers sites de recyclage de papier sur le territoire. Dans le bassin rouennais, le centre de recyclage était devenu un modèle écologique dans son système de production. En effet, une tonne de papiers recyclés permettait d'économiser 2 523 litres d’huile, 26 500 litres d’eau et 17 arbres. Au total, ce sont près de 240 000 tonnes de papiers qui étaient recyclées tous les ans. Malheureusement, le groupe finlandais UPM, propriétaire de l'usine, a décidé de la démanteler et de la délocaliser en Amérique du Sud. Aucune offre de reprise n'a pour le moment été retenue par le groupe et ce sont désormais près de 750 emplois internes et externes qui sont menacés.


Sous l'impulsion du collectif Plus Jamais ça !, les employés manifestent

Mercredi 28 avril, plus d’une centaine de manifestants se sont déplacés au siège du ministère de l'Économie à Paris. Sous l'impulsion du collectif Plus Jamais ça ! (alliance de plusieurs associations comme Greenpeace, Les Amis de la Terre ou encore France Nature Environnement), les employés, armés de fumigènes et de banderoles au message percutant "SOS", ont protesté contre la fermeture de l'usine de recyclage de papier. En parallèle, le collectif a aussi décidé de lancer une pétition sur la plateforme Greenvoice. « L’usine possède également une chaufferie biomasse capable de chauffer l’équivalent d’une ville de 20 000 habitants, ainsi qu’une station d’épuration pouvant subvenir aux besoins de 400 000 habitants. Elle est la démonstration qu’on peut concilier industrie et préservation de l’environnement », précise la pétition.

Face à l’action menée et défendue par les anciens employés de l’usine, de nombreuses associations et organisations comme Greenpeace, ont réagi. L’ONG internationale a assuré que le dernier site de recyclage de papier en France était "un symbole d’économie sociale et solidaire". Suite à cette mobilisation, le ministère de l'Économie a affirmé que certains salariés avaient été reçus par la ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher. L’objectif de cette réunion était de faire la lumière sur les objectifs de maintien de l’activité industrielle du site "de préférence en lien avec l'activité papetière, qui correspond au savoir-faire des salariés".

 

Par Léa Bourgoin

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