Pour mieux protéger les morses, des scientifiques recherchent des citoyens pour les aider

Publié le 10 novembre 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie Marie
Temps de lecture : 3 mins
Le Fonds mondial pour la nature (le WWF), et le British Antarctic Survey (BAS) recherchent des « scientifiques citoyens » pour une mission un peu particulière : les aider à compter des morses sur des clichés pris par satellites. Ce projet vise à évaluer l’incidence du réchauffement climatique sur ces animaux en danger, en plus de permettre de les recenser.

« Vous voulez nous aider à repérer les morses ? »  

« Vous voulez nous aider à repérer les morses ? »  C’est l’appel à candidature que lancent le WWF alliés aux chercheurs de la British Antarctic Survey pour trouver des bénévoles qui les aideraient à rechercher les morses dans la zone Arctique, grâce à des images satellites. Le projet est appelé "Walrus from space", soit en français « les morses depuis l’espace » , et doit permettre de recenser leur population dans l’Atlantique et la mer de Laptev durant cinq années.

 

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Capture d'écran d'un tweet de WWF

 


L’idée à travers "Walrus from Space", est d’étudier comment le changement climatique affecte les populations de mammifères marins. « Les morses sont confrontés à la réalité de la crise climatique et nous devons en savoir plus sur la façon dont ils sont affectés » explique le WWF, sur son site. Après avoir observé et compté plusieurs espèces comme les hérissons, les geckos ou encore les oiseaux, c’est maintenant au tour des morses de recevoir l’attention du WWF.

Mais pour étudier l'impact de l'environnement sur les morses, encore faut-il pouvoir observer les morses sans les déranger. Pour cela, les scientifiques ont trouvé la solution : ils ont décidé pour cette étude, de se baser sur des clichés pris depuis l’espace par des satellites, qui capturent des milliers d’images à haute résolution des rassemblements de morses sur plus de 25 000 km² le long des côtes arctiques. Un seul inconvénient, l’analyse de ces photos demande un énorme travail. C’est pour cette raison que les scientifiques britanniques proposent à tout un chacun de devenir s’il le souhaite, « scientifique citoyen » en recensant la population de morses, de chez soi. 


Devenir « détective de morses » 

S’engager bénévolement pour venir en aide aux morses n’a rien de compliqué : tout se fait en ligne, il suffit de se créer un compte sur la plateforme dédiée aux chercheurs. L’âge minimum pour contribuer à ce projet a été fixé à 10 ans, tous les participants de moins de 13 ans ayant besoin néanmoins d’un accord parental, précise le WWF. Une fois le profil créé, un petit tutoriel explique comment devenir un bon « détective de morses », aidant à comprendre à quoi peut ressembler un morse vu d’en haut. Chaque session dure une trentaine de minutes, durant lesquelles il faudra repérer les mammifères marins sur les clichés proposés.

Durant ces cinq prochaines années, de nouvelles images devraient être capturées par les satellites, au-dessus du Canada, de la Russie, du Groenland ou encore de la Norvège. Les responsables du projet espèrent recruter plus de 500 000 scientifiques volontaires pour collecter un maximum de données. Les informations précieuses collectées donneront aux scientifiques un meilleur aperçu de la situation des populations, sans les déranger.


Le morse, une espèce emblématique en danger

Le changement climatique est l’une des principales menaces qui pèse sur les morses, espèce classée vulnérable à l’échelle globale par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L'association rappelle que l’Arctique, où vit une bonne partie de la population des morses, est particulièrement touchée par le réchauffement climatique et se réchauffe trois fois plus vite que le reste du monde. Selon ses estimations, 13 % de la glace de mer d’été disparaît chaque décennie, un recul alarmant pour les morses qui utilisent la glace afin de se reposer et donner naissance. Face à la fonte des glaces, les mammifères marins tentent de s’adapter, en allant sur terre, sur laquelle ils trouvent refuge, ou en nageant plus loin, leur faisant dépenser plus d’énergie, pour trouver de la nourriture. Ce ne sont pas les seuls inconvénients : la fonte des glaces rend l’Arctique plus accessible et donc plus propice au trafic maritime ainsi qu’au développement industriel, ce qui peut déranger les morses.

Les données collectées à travers le projet "Walrus from Space" permettraient donc dans l’idéal d’apporter les informations nécessaires à la mise en place de mesures de conservation pour l’espèce. « Les morses sont une espèce iconique avec une grande importance culturelle pour les habitants de l'Arctique, mais le changement climatique fait fondre leur habitat glacé. Il est facile de se sentir impuissant face à la crise du climat et de la nature » , a développé Rod Downie, conseiller polaire en chef du WWF, s’exprimant sur le programme arctique de l’organisation. En plus de déterminer à quel point la crise climatique impacte la population des morses, le projet "Walrus from Space" permet au volontaire d’agir pour aider à protéger le futur de ce mammifère marin.

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