Marseille : un filet connecté capture les déchets avant qu’ils n'atteignent la mer

Une technologie innovante pour capturer les déchets
1,7 tonnes, c’est le poids du système D-Rain, installé le 14 décembre à l’aide d’une grue et d'une équipe de plongeurs, à l’embouchure d’une des sorties sous-marines d’eau de pluie du Vieux-Port de Marseille. Composé de grands filets à double maille, il va pouvoir bloquer plastiques, emballages et autres déchets de la taille d’un mégot. Ce dispositif, breveté par la start-up marseillaise Green City, serait une première mondiale.
Auparavant, plusieurs filets étaient déjà installés sur quelques sorties sous-marines du littoral sud de la ville, mais ce projet a de nombreux avantages supplémentaires. Le filet empêche de créer un bouchon en libérant de l’eau lorqu'il est plein. Connecté, il permet aussi d’envoyer des données sur la qualité de l’eau et des informations sur la nature des déchets.
Un filet qui mesure la qualité de l'eau
L'évolution du système D-Rain a pour vocation de créer une station qui mesure la qualité de l’eau en embarquant de multiples capteurs collectant les données comme l’acidité, la température, la salinité ou encore le taux d’oxygène dans l’eau. Le filet connecté va pour l’instant être testé à Marseille pendant dix-huit mois dans le cadre du programme "Vieux-Port propre" : il permettra d’identifier le type de déchets qu’il parvient à collecter. L’installation du dispositif permettra aussi de terminer le développement de prochaines innovations, notamment des capsules qui, une fois insérées dans les filets, sont capables de capter les polluants dissous dans l’eau comme les hydrocarbures, les résidus médicamenteux ou les métaux lourds.
La société Green City Organisation envisage de développer son système dans les pays du pourtour méditerranéen; elle serait déjà en contact avec le Maroc et la Tunisie. Une initiative qui ne pourra qu’être bien accueillie, si l'on s’en tient au chiffre alarmant de 200 000 tonnes de déchets plastiques rejetés dans la mer Méditerranée chaque année d’après l'association de l'Union internationale pour la conservation de la nature.