Des jouets fabriqués à partir d’épluchures de fruits et légumes

Publié le 6 avril 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Anne-Sophie de Monès
Temps de lecture : 2 mins
L’entreprise espagnole AIJU a développé un procédé de fabrication de jouets à partir d’épluchures de fruits et légumes. Asunción Martinez, en charge de l’élaboration des biomatériaux, nous a expliqué comment ils ont réussi à trouver cette astucieuse solution de recyclage de déchets alimentaires.

Rendre le secteur du jouet plus durable

L’institut technologique AIJU est situé à Ibi dans la région d’Alicante en Espagne. L’industrie du jouet a prospéré dans cette ville depuis plus de 100 ans. Au départ fabriqués essentiellement à partir de métal, les jouets ont été à partir des années 60 de plus en plus produits à partir de plastique. L’institut de recherche et de développement AIJU, dont l’objectif est d’aider les entreprises à améliorer leur niveau technologique, a voulu trouver une solution pour sortir de ce tout plastique. 

C’est ainsi qu’est né le projet BioMat4Future. L'objectif ? Élaborer des biomatériaux à destination de l’industrie du jouet afin que celle-ci soit plus durable. La recherche a débuté en janvier 2020, avant la pandémie, et bénéficie du soutien de l’Institut Valencià de Competitivitat Empresarial (IVACE). Aujourd’hui, plusieurs entreprises de la Vallée du jouet (comme est appelée la région de l’AIJU) testent les résultats de la recherche sur leurs lignes de production.

Résidus de légumes utilisés pour la fabrication de jouets ©AIJU-BioMat4Future

 

Comment des épluchures peuvent-elles être transformées en jouets ?

Asunción Martinez nous explique que l’équipe de recherche d’AIJU s’est posée la question suivante : « Comment valoriser une matière première alimentaire locale pour en extraire une substance exploitable au niveau industriel ? ». Pour répondre à cette question, l’institut a développé un procédé qui utilise les épluchures et fanes de carottes, les écorces d’agrumes, les blettes ou la laitue. Ces denrées agricoles ont des propriétés colorantes, ignifugeantes et antimicrobiennes, des qualités très recherchées comme on peut l’imaginer, pour la production de jouets colorés qu’on veut le moins nocifs et dangereux possible.

Après plusieurs mois de tests, les résultats sont probants : la coloration, plus douce, reste stable dans le temps, les essais d’inflammabilité ont donné des résultats très positifs également et les extraits d’orange et de mandarine ont quant à eux un effet antimicrobien certain. Le projet BioMat4Future a donc réussi à utiliser les déchets agroalimentaires comme substituts à d’autres additifs plus polluants.

En France aussi, on exploite les propriétés colorantes des fruits et légumes. L’association Biocycle, qui collecte les invendus alimentaires pour les distribuer à diverses associations solidaires, organise des ateliers de teinture naturelle à base de fruits et légumes pour sensibiliser au gaspillage alimentaire.

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