Lutte contre les violences faites aux femmes : le gouvernement met en place de nouveaux outils

Publié le 25 novembre 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

« Il faut [...] redoubler de vigilance pour prévenir et répondre aux violences faites aux femmes et aux enfants durant cette période » a déclaré le président Emmanuel Macron, mardi 24 novembre. Alors que le second confinement se poursuit et que la possibilité d’un troisième n’est pas à exclure, le gouvernement a présenté lundi dernier, de nouveaux moyens pour lutter contre les violences conjugales. A l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, nous souhaitons revenir sur ces outils et leur usage. 


Éduquer, sensibiliser, former et protéger… des outils pour lutter contre les violences conjugales 

Si l’éducation est la base de toute société, les enfants en sont l’avenir. Ils sont donc essentiels à la lutte contre les violences faites aux femmes et c’est pour cela que le gouvernement a décidé de s’adresser à eux directement et en premier lieu. Pour ce faire, des dessins-animés seront programmés sur les chaînes de télévision, afin de leur apprendre l’égalité et le respect de la différence dès le plus jeune âge. Des livrets pédagogiques seront également distribués aux enseignants. 


Si peu de femmes portent plainte contre leur conjoint, par peur de tout perdre ou par honte, celles qui le font ne sont pas toujours reçues avec le meilleur des égards. La sensibilisation des agents de police aux violences conjugales est le second combat du gouvernement. Ces derniers devront suivre une formation complémentaire à celle pré-existante. L’ambition est de faire des policier(e)s des êtres de confiance afin que plus jamais, une femme n'ait à retourner auprès de son conjoint par manque de soutien et de reconnaissance. 


De plus, si tant est qu’une femme souhaite poursuivre son conjoint en justice pour violences conjugales, l’application “Mémo de vie lui permettra de garder les messages envoyés par ce dernier. Ils pourront par la suite être utilisés comme preuve. 


Enfin, quitter le domicile conjugal est encouragé mais encore faut-il savoir où aller. L’objectif du gouvernement est de permettre à environ 10 000 femmes chaque année, de trouver un abri d'urgence grâce à des nuitées d'hôtels. Une initiative similaire avait vu le jour lors du premier confinement. Des particuliers pouvaient alors proposer un toit aux femmes victimes de violences conjugales.

 

Une mobilisation citoyenne inédite pleine d'espoir 

Bien que les outils présentés soient une avancée dans la lutte contre les violences conjugales, ces derniers étaient attendus depuis longtemps. En 2019, 146 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. Environ une femme tous les deux jours et demi. Le premier confinement s’annonçait violent. Le risque était grand. La mobilisation du gouvernement et des citoyens n’en a été que plus forte. 

Pour dénoncer les violences faites aux femmes et les féminicides, le collectif des Colleuses continue de coller des affiches aux messages chocs sur les murs des grandes villes de France. « On ne naît pas femme mais on en meurt » ou encore « Les roses n'effacent pas les bleus » peut-on lire sur certaines d'entre elles.

 


Alors que les violences avaient augmenté de 36% dès la première semaine dun confinement, celles-ci ne se sont pas traduites par une hausse des féminicides. Dans son communiqué de presse intitulé « Féminicides : grandes causes, petits moyens », la Fondation des Femmes explique que les femmes victimes de violences ont pu rapidement être prises en charge grâce aux « interventions rapides de la police à domicile, procédures d’urgence dans les tribunaux, financement des associations, communication d’ampleur. » Elle conclut ainsi que grâce à une politique publique, à des financements et à une mobilisation nationale, nous pouvons venir à bout de ce fléau. 


Si vous aussi vous êtes victime de violences conjugales, ou si vous êtes témoin de ces violences, n'hésitez pas à appeler le 3919 par téléphone, le 114 par SMS ou à vous tourner vers les associations qui viennent en aide aux femmes telles que la Fondation des Femmes. 


Par Clémence Tingry

 

Envie de recevoir de bonnes ondes ?

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine de nouvelles façons d'agir à votre echelle !