Pendant le confinement, les particuliers peuvent proposer un toit aux femmes battues

Le bilan rĂ©alisĂ© aprĂšs le confinement sur les victimes collatĂ©rales du Covid-19 nous a fait dĂ©couvrir les chiffres bien tristes des violences conjugales pendant cette pĂ©riode. EnfermĂ©es avec leur bourreau, les femmes battues en particulier, ont vĂ©cu des situations trĂšs difficiles pendant le premier confinement. Ce deuxiĂšme, mĂȘme si plus souple, peut ĂȘtre prĂ©occupant. La plateforme "Un abri qui sauve des vies" a vu le jour rĂ©cemment pour trouver une solution dâhĂ©bergement dâurgence aux victimes de violences intrafamiliales.
Un triste bilan post-confinement
Avant mĂȘme dâĂ©voquer les chiffres des violences conjugales, rappelons quâen 2019, 149 femmes ont Ă©tĂ© tuĂ©es par leur conjoint ou ex-conjoint. Le confinement ayant exacerbĂ© ces violences, ce chiffre risque dâĂȘtre plus Ă©levĂ© en 2020. 45 000 appels ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s entre fin mars et fin avril par le 3919, le numĂ©ro d'Ă©coute Ă destination des femmes victimes de violences. Cela reprĂ©sente trois fois plus dâappels que les mois prĂ©cĂ©dents. MĂȘme si des dispositifs d'aide aux victimes existent, la recrudescence des actes violents sur les femmes, liĂ©e au confinement, nĂ©cessite une vigilance accrue et une assistance plus Ă©largie. Face au cri dâalarme lancĂ© par les associations fĂ©ministes, de jeunes Ă©tudiants ont dĂ©cidĂ© dâagir.
Trouver un refuge aux victimes de violences conjugales
Lâassociation "Un abri qui sauve des vies" a vu le jour en plein confinement, en avril 2020, pour venir en aide aux victimes de violences conjugales. Lâobjectif de Fostine, Paul, Hadrien et Charline, Ă©tudiants en Master 2 Ă lâHEIP (Hautes Etudes Internationales et Politiques) de Paris Ă©tait de trouver un moyen dâextraire les femmes battues de leur domicile et ainsi de les Ă©loigner du danger familial. LâidĂ©e est de solliciter les professionnels ayant un logement vacant et les particuliers pour proposer un hĂ©bergement Ă des personnes en danger. Ils ont donc montĂ© une plateforme en ligne mettant en relation victimes et offrants de logements. Mise en pause avant lâĂ©tĂ©, les Ă©tudiants ont rĂ©activĂ© tous les rĂ©seaux pour animer Ă nouveau leur association en vu de ce deuxiĂšme confinement.
Aujourdâhui 184 logements sont proposĂ©s dans toute la France. Seulement cinq relogements ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour le moment mais la structure se fait connaĂźtre petit Ă petit par les associations dâaides aux victimes de violences conjugales. Le dynamisme des fondateurs face Ă lâurgence est communicatif, dĂ©jĂ 60 bĂ©nĂ©voles ont rejoint lâassociation et les propositions affluent pour les aider. Ils ont effectivement besoin de soutien pour leurs quatre pĂŽles : lâaide aux victimes par tĂ©lĂ©phone (la plateforme met aussi Ă disposition une Ă©coute 24h/24, 7j/7 au 01 60 99 52 36), le pĂŽle de mise en relation avec les propriĂ©taires de logement, le pĂŽle juridique et enfin le servive de gestion de base de donnĂ©es dâhĂ©bergements.
LâĂ©quipe dâUn abri qui sauve des vies annonce fiĂšrement : « Nous sommes prĂȘts et prĂȘtes Ă agir, Ă protĂ©ger et secourir les victimes avec le soutien et la solidaritĂ© de chacune et chacun ». Aidons-les Ă se faire connaĂźtre!