Les semences paysannes désormais autorisées à la vente

Publié le 23 juin 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

L’annonce a été publiée par Le Journal Officiel le 11 juin dernier. A partir de 2021, les jardiniers amateurs pourront, en toute légalité, acheter des semences paysannes, c’est-à-dire des semences directement prélevées par l’agriculteur dans sa récolte, pour ensuite les replanter. 


« Un grand pas pour la biodiversité »


C’est une bonne nouvelle pour le développement de l’agriculture biologique et pour la biodiversité. Les jardiniers amateurs ont enfin obtenu l’autorisation de se procurer des semences paysannes grâce à la loi du 27 mai dernier, portant sur la transparence de l'information sur les produits agricoles et alimentaires.


Les semences dites "paysannes" diffèrent des autres semences (hybrides ou OGM) car elles sont issues de populations que l'on peut reproduire soi-même, que l’on soit jardinier ou maraîcher. « La vente de semences paysannes à des jardiniers amateurs est enfin officielle ! Un grand pas pour la biodiversité » s’est félicitée Barbara Pompili, Présidente LReM de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale.

 

Le résultat d’un combat de plusieurs années 


La possibilité de vente de ces semences avait déjà été votée dans la loi pour la reconquête de la biodiversité de 2016 puis censurée par le Conseil constitutionnel. Le vote de la loi est donc un véritable volte-face dans la législation française. 


Depuis 1981, les semences paysannes (non inscrites au catalogue officiel) ne pouvaient être cédées qu'à titre gratuit, et encore avec un certain nombre de contraintes sanitaires. En effet, depuis les années 1930, chaque nouvelle variété de semence est soumise à une réglementation stricte avec une inscription au catalogue officiel des variétés -créé en 1932-. Seules les semences répertoriées pouvaient alors être légalement commercialisées, appartenant en général à des multinationales telles que Monsanto ou Bayer. Ces grands groupes pouvaient alors détenir le monopole sur la vente de semences. 

 

La légalisation de la vente des semences paysannes devrait permettre de concurrencer ces multinationales comme l’explique la députée Frédérique Tuffnell du groupe Écologie, Démocratie, Solidarité (EDS) : « N’oublions pas que 90 % des variétés agricoles traditionnelles ne sont plus cultivées. La culture de semences paysannes permet aussi de lutter contre la standardisation des formes, des goûts et des saveurs. »

 

Par Chloé Sappia

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