Les mangroves à la rescousse de l’environnement

Publié le 23 octobre 2019 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Ancien ministre de l’Ecologie et de la Pêche du Sénégal, Haïdar El Ali se bat tous les jours afin de sauvegarder l’environnement. Directeur de l'ONG Oceanium qui œuvre pour la protection des mileux marins et du reboisement, il contribue à la reforestation du Sénégal en restaurant la couverture “verte” du pays. 

Un écosystème fragile

Les rizières du delta de Casamance, situé au sud du Sénégal, ont été, au fil des années, envahies par les eaux salées, à cause de la construction d'infrastructures qui ont détourné le cours naturel de la rivière Casamance et l’abattage de milliers de mangroves, engendrant bouleversements qui ont grandement nuit à la riziculture locale.

Les mangroves sont des forêts tropicales à l’équilibre fragile. Elles poussent à proximité des côtes, des rivières et autres points d’eau : pour grandir, elles ont besoin d’une eau suffisamment salée et d’une température avoisinant les 20°. Elles se trouvent principalement au Sénégal, au Cameroun, en Australie, en Indonésie et même en Floride. 


Haïdar El Ali explique que dans les années 1990, les études des conséquences environnementales étaient inexistantes, du moins en ce qui concerne cette partie spécifique du monde : “Je coupe, tu coupes, il coupe, tout le monde coupe et personne ne plante. Le sel a envahi les champs de riz et on a commencé à planter pour restaurer cette dégradation.”, confie-t-il à la BBC. Il poursuit : “À chaque fois qu’il faut un temps très long pour qu’un arbre grandisse, c’est autant de temps de retard que nous avons. Si on l’avait planté il y a dix ans, on aurait eu une forêt.” 


Les mangroves réhabilitent l’économie et l’écosystème marins du Sénégal

La biodiversité qui se développe grâce aux mangroves est multiple et hétérogène. La faune des mangroves est principalement constituée de crustacés, de mollusques, de poissons en tous genres, mais aussi de reptiles, d’oiseaux et d’insectes. 

Les mangroves endossent une double casquette écologique marine et terrestre qui leur permet à la fois de  tempérer les tempêtes qui pourraient détruire les villes, comme les raz-de-marée ou les tsunami, mais aussi d’assurer la propreté de la mer en absorbant les sédiments, qui autrement se retrouveraient entraînés dans l’océan.

La reforestation de mangroves a permis de relancer les exploitations de riz, grâce à leurs capacité d’absorption. En Effet, les rizières, qui se trouvent à proximité du delta et sont soumises au déplacement de ses eaux, reçoivent une eau bien trop salée. Les mangroves agissent comme une éponge et absorbent le sel, permettant ainsi de modérer sa proportion dans l’eau. 
Autre avantage des mangroves : l’écosystème sous-marin qu’elles abritent permet aux habitants de développer le secteur de la pêche et de l’ostréiculture : “Les femmes récoltent ces huîtres. Les crabes vont nourrir les petits poissons, qui deviendront des grands poissons qui seront pêchés. C’est ça la vie de la mangrove aussi”, explique Haïdar El Ali.

“L’homme aux 152 millions d’arbres” ne veut pas s’arrêter là, il est heureux de contribuer à la réhabilitation de cet écosystème : “Je tire beaucoup de satisfaction de cela, et je suis prêt à la faire tous les jours, toutes les nuits, toute ma vie.

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