Les déchets électroniques pèsent aujourd’hui plus lourd que la Grande Muraille de Chine
Une muraille en déchets électroniques
C’est une montagne de déchets électroniques que nous alimentons chaque jour, comme le montrent les chiffres démesurés de l’évaluation réalisée par un groupe d’experts internationaux dédié à la lutte contre le problème mondial des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), à l’occasion de la journée internationale des déchets électroniques le 14 octobre dernier. Smartphones, téléviseurs, réfrigérateurs ou encore machines à laver... le monde croule sous la tonne de déchets électroniques humains accumulés chaque jour. Les 57,4 millions de tonnes annoncés constituent un message d’alerte puissant qui invite le monde entier à mettre en place des filières de recyclage solides.
Malheureusement, la majorité des fabricants de produits électriques et électroniques n’arrangent en rien cette situation : fabrication de produits avec des cycles de vie courts, obsolescence programmée, réparations trop coûteuses ou difficiles à entreprendre, sortie continuelle de nouvelles versions... Les gens sont davantage amenés à se débarrasser de leurs équipements pour des plus récents ou optent pour l’achat d’un appareil neuf, estimant la réparation trop contraignante.
« Il faut agir, ne pas attendre la création d'une deuxième muraille [...] »
Selon la startup Zack qui a pour mission de donner une seconde vie aux déchets électroniques par la revente, la réparation, le recyclage ou encore le don, "chaque habitant en France en génèrerait en moyenne 14 à 24 kg par an". À échelle mondiale, si tous ces déchets créés en une seule année étaient rassemblés, cela formerait une montagne si haute qu’elle serait visible de l’espace.
Pour parer à cette situation critique, certaines firmes adoptent un modèle économique limitant le gaspillage des ressources et l'impact environnemental des produits : l’économie circulaire. C’est notamment le cas du groupe Électro Dépôt dont nous avons pu rencontrer le directeur de la transition écologique et sociétale, Stéphane Belot. D’après lui, le constat est sans appel : il faut agir, et vite. Face au chiffre évoqué précédemment -57 millions de tonnes de déchets électroniques-, ce dernier réagit : « C'est la démonstration que nous arrivons à la fin d'un système qui ne peut continuer. Il faut agir, ne pas attendre la création d'une deuxième muraille [de déchets] ».
Des solutions pour allonger la durée de vie des appareils électroniques
Afin de limiter l'impact environnemental des appareils électroniques, le groupe Électro Dépôt propose certaines solutions pour permettre à tout un chacun d'agir à son échelle, de manière plus responsable. Sur les fiches produits affichées sur son site, il n'hésite pas à partager des "écogestes" sous forme de vidéos, pour réduire notre impact sur l'environnement. On apprendra par exemple comment bien entretenir son réfrigérateur et son congélateur. L’enseigne s’est aussi associée à la startup Spareka (site spécialisé dans la vente en ligne de pièces détachées et dans l’auto réparation d’électroménager) qui propose à travers des tutos vidéos adaptés, de réparer soi-même ses appareils électriques.
Depuis cette année, l'enseigne met également à disposition la plateforme web Reconomia qui met en relation des propriétaires de produits électroménagers "en fin de vie" avec des artisans réparateurs locaux, et des clients souhaitant acheter à moindre coût un appareil électroménager réparé localement. En plus de donner une seconde vie aux objets, ce système contribue à la réduction de déchets électroniques. Pour ceux qui souhaiteraient bénéficier de conseils avisés d'experts et venir réparer en toute autonomie et gratuitement leurs propres appareils, des Repairs Café sont aussi organisés.
Ces initiatives sont une petite lueur d'espoir face à la situation critique que représente la tonne de déchets électriques et électroniques générés par l'Homme. En agissant tous à notre échelle, nous pourrions donc espérer empêcher qu'une deuxième "muraille de déchets" ne se crée.