Joséphine Baker, combattante de la liberté, entre au Panthéon
L'entrée au Panthéon d'une grande figure française
Quarante-six ans après sa mort, Joséphine Baker entre ce mardi 30 novembre 2021 au Panthéon. Résistante, artiste, ou encore militante antiraciste, la star de l’entre-deux-guerres va y rejoindre les grandes figures françaises. Elle devient la sixième femme à entrer au Panthéon, rejoignant les autres résistantes Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Sophie Berthelot (en tant que femme de l’ancien ministre Marcellin Berthelot, lui même panthéonisé), la physicienne Marie Curie et l’ancienne ministre et déportée Simone Veil.
La date de panthéonisation n’est pas laissée au hasard. C’est ce même jour, le 30 novembre, en 1937, que Joséphine Baker a épousé Jean Lion. Leur union qui a duré 14 mois, lui a permis de devenir française. À l’époque, c’était automatique ; aujourd’hui, il faut compter cinq ans pour obtenir la nationalité française après un mariage. La date choisie est donc hautement symbolique. Quel autre meilleur moment que le jour sa naturalisation française pour honorer la mémoire de cette américaine de naissance qui est tombée amoureuse de la France ?
Joséphine Baker, une icône des années folles
Née d’une mère noire et d’un père blanc en 1906, dans l’État alors ségrégationniste du Missouri aux États-Unis, Joséphine Baker a quitté dès qu’elle en a eu l’occasion le racisme de son pays d’origine pour venir se produire sur les scènes de théâtres parisiens à partir de 1925. Elle devient alors une star mondiale et se servira de sa notoriété, pour servir la Résistance dès le début de la Seconde Guerre mondiale.
"J'ai deux amours", le titre inoubliable de l’artiste de music-hall qui met en lumière son amour pour son pays natal et Paris, sa ville d'adoption, est interprété par la Musique de l'armée de l'air à l'arrivée du cercueil au Panthéon. Pour rappel, l'entrée de Joséphine Baker au Panthéon fait suite à la pétition lancée il y a deux ans par l’essayiste français Laurent Kupferman. Une belle manière d’honorer cette femme aux mille vies.