Johnny Clegg, icône sud-africaine de lutte contre l’apartheid, s'est éteint
Le musicien sud-africain Johnny Clegg, connu pour ses chansons soutenant la solidarité à une époque où l’apartheid battait son plein en Afrique du Sud, s’est éteint à l’âge de 66 ans ce mardi 16 juillet.
Johnny Clegg, un artiste engagé contre le racisme
Entre 1948 et 1991, l’Afrique du Sud est plongée dans l’apartheid, un régime raciste et répressif instauré par les Afrikaners, le Parti National. A travers ses chansons, le chanteur et danseur Johnny Clegg tente d’effacer ces barrières instaurées par le régime mis en place.
Surnommé « Zoulou blanc », Johnny Clegg écrira des chansons aux rythmes endiablés et porteuses de sens. Une de ses chansons les plus connues, voire la plus connue, « Asimbonanga » sortie en 1987, rend hommage à Nelson Mandela, figure emblématique de lutte contre l’apartheid. Longtemps censuré, ce véritable hymne à la tolérance deviendra le symbole de la Nation à la chute du régime de l’apartheid. L’on se souvient de cette scène où Nelson Mandela fait la surprise à Johnny Clegg en le rejoignant sur scène lors de son concert à Francfort en 1997.
« Son passage marque la fin d’une époque »
« C’était un des premiers Blancs à vouloir jouer ce qui était considéré comme une musique “inférieure”, de la musique noire. Mais il a rendu les langues noires respectables. Tout comme les danses, et la culture ! » déclare Richard Nwamba, présentateur radio basé à Johannesburg.
Pour l’écrivain et professeur Achille Mbembe, le passage de Johnny Clegg « marque la fin d’une époque ». Le monde entier et précisément les Sud-Africains, se souviendront de cet artiste exceptionnel qui aura su briser les barrières culturelles et se battre pour une cohésion sociale. « Il nous a montré ce que cela signifiait d'embrasser d'autres cultures sans perdre son identité (...). Avec son style unique de musique, il a surmonté les barrières culturelles, comme peu l'ont fait », souligne Rody Quin, le manager du chanteur dans un communiqué.