Interdiction de l'élevage de saumons en Argentine, une première mondiale
Mercredi 30 juin 2021, l'archipel appelé Terre de Feu situé au sud de l'Argentine, a annoncé qu'il interdisait l'élevage de saumons. Cette décision, rapportée par le média argentin Página 12, fait suite au vote à l'unanimité de l'Assemblée législative de l'archipel contre cette activité qualifiée de "nocive pour l'environnement".
Une décision historique pour l'environnement
Composé d'une grande quantité d'îles, l'archipel de Terre de Feu est partagée entre le Chili et l'Argentine, deux pays d'Amérique du Sud. Dans cette région du monde, l'élevage et la pêche du saumon et de la truite sont très répandus. Le mercredi 30 juin 2021, cet archipel est entré dans l'histoire en interdisant, pour la première fois dans le monde, l'élevage de saumons. Pour les associations de défense environnementale, c'est une immense victoire, comme le rapporte le média argentin Página 12 « Jamais encore on n'avait légiféré dans le monde, tant au niveau local que national sur la protection des écosystèmes face aux dommages causés par cette industrie en amont de ses activités », a déclaré l'ONG Greenpeace Argentina dans un communiqué.
Capture d'écran de la publication Twitter de l'ONG Greenpeace Argentina (@GreenpeaceArg/Twitter)
Comme le rapporte Página 12, la salmoniculture est une activité particulièrement néfaste pour l'environnement et peut avoir des conséquences irréversibles. La loi votée par l'Assemblée législative précise que ce genre d'élevage provoque « d’innombrables défaillances dans l’écosystème ». Les baleines et d'autres espèces marines sont les premières victimes des bactéries qui prolifèrent dans l'eau à cause de l'élevage de saumons. En effet, ce dernier fait proliférer les épidémies et les contaminations bactériennes des eaux, accroît la présence de déjections animales et développe la concentration de pesticides dans la chair des poissons. Pour le moment, seule la partie argentine de l'archipel a voté cette loi. La partie chilienne, quant à elle, n'a pas accepté cette décision. En effet, le Chili, deuxième producteur mondial de saumons derrière la Norvège, continue l'élevage qui emploie près de 21 000 personnes chaque année.
Par Léa Bourgoin