Des familles relèvent le défi de trier pour consommer moins et mieux

Publié le 4 février 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie MARIE
Temps de lecture : 3 mins
Accompagnées par l’Agence de la transition écologique (ADEME), 21 familles françaises ont décidé de relever un défi de taille : faire un tri radical chez elles pour apprendre à consommer de manière plus sobre et responsable. Pendant sept mois, elles ont recensé les objets qu’elles possèdent afin d’offrir une seconde vie à ceux dont elles n’ont plus l’utilité.

L’opération « Osez changer : mieux consommer et vivre plus léger »

C’est un défi qui pourrait sembler irréalisable que 21 foyers français ont relevé. Aidées par des professionnels du rangement, ces familles ont été sélectionnées par l’ADEME pour une vaste opération nommée « Osez changer : mieux consommer et vivre plus léger ». Pendant sept mois, les foyers choisis ont fait l’inventaire et le désencombrement de ce qui se trouvait dans leur logement pour trier, donner ou vendre le superflu. Par la même occasion, ils ont appris à lutter contre le gaspillage et à vivre plus sobrement. L’Agence de la transition écologique a dévoilé mardi 1er février 2022 les résultats de cette opération mise en place pour tenter d’alerter sur la surconsommation.

Premier constat effectué par l’ADEME : chaque foyer sous-estime nettement le nombre d’objets qu’il possède. Les familles sélectionnées pensaient par exemple posséder en moyenne 34 appareils électriques alors qu’elles en possédaient en réalité 99 en moyenne. De même pour les chaussures, les Français sondés en possèdent deux fois plus qu’estimé. Outre le recensement de ce qu'il se trouvait dans les logements, le but de l’opération était aussi d'étudier les pratiques liées au désencombrement des domiciles. Aidé par des professionnels, chaque foyer a pu trier, déterminer ce qu’il garderait ou non, en prenant soin de choisir la "seconde vie" -la vente, le don, la réparation ou encore le recyclage- qu'il préférait pour les objets inutilisés. Résultat de l’opération, les familles se sont séparé en moyenne de 31 % de leurs objets -toutes catégories confondues- et de plus d’un tiers (37 %) de leurs vêtements. « Après des difficultés à se lancer, les foyers ont trouvé l’exercice de plus en plus facile » explique le rapport de l’ADEME. Au total, 2 tonnes d’appareils électriques et électroniques ont été vendus, recyclés ou donnés au cours de l’opération, permettant un gain de place considérable. Les 21 foyers ont réussi à libérer jusqu’à 60 % de leur espace de vie.

Comment donner une seconde vie à ses objets ?

Pierre Galio, chef du service consommation et prévention à l’ADEME, explique que ce programme visait à « revenir à la question fondamentale : de quoi ai-je réellement besoin pour éviter cette accumulation et comment reprendre une maîtrise de ma consommation ? ». Un but qui semble atteint pour les 21 foyers dont les pratiques de consommation ont grandement changé depuis l’enquête. La totalité des familles a déclaré après l’opération, souhaiter désormais prendre en compte l’environnement, la solidité et la durée de vie des produits lors de leurs achats. Pour cela, l’Agence de la transition écologique conseille d’utiliser la méthode Bisou (Besoin, Immédiateté, Semblable, Origine, Utilité). Avant chaque dépense, il est préférable de se demander :

  • À quel besoin cet achat répond-t-il ?
  • En ai-je besoin immédiatement ?
  • Ai-je déjà un objet semblable ?
  • Comment/par qui/où se produit a-t-il été fabriqué ?
  • Ce produit va-t-il vraiment m’être utile ? 

L’ADEME a également relevé chez les différentes familles un manque de connaissances des solutions existantes pour donner ou recycler ses objets. Pour contrer cette surconsommation, l’agence a mis en place un tutoriel sur internet pour guider d’autres foyers à faire de la place chez soi. Elle invite notamment à donner une seconde vie aux objets, par la vente, le don ou la réparation, en conseillant de « prendre du recul sur les raisons de l'encombrement » tout en parvenant à discerner les « achats de nécessité » des « achats de plaisir » ou de ceux qui répondent à « un effet de mode » lié à la publicité.

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