Et si les filets de pêche arrêtaient enfin de polluer les océans ?

Publié le 14 février 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Les engins de pêche (filets, casiers et pièges) représentent à eux seuls 27% des déchets marins. Réduire ce volume de déchets est en tout cas le but du projet INDiGO, qui vient d’être lancé ce mois de février, dans la zone FMA (France Manche Angleterre).

 

Le « ghost fishing », un impact considérable sur la biodiversité marine

Porté par l’Université de Bretagne Sud, en collaboration avec 5 autres centres de recherche français et britanniques, le programme INDiGO vise à « adapter la durée de vie du matériau à son utilisation ». 

C’est là que l’initiative prend tout son sens, lorsque l’on sait que les filets de pêche qui jonchent les mers, au-delà de leur pollution directe au plastique, continuent de pêcher, malgré eux. Ces engins de pêche à la dérive, emprisonnent encore des poissons et cela pendant des années. L’impact de ce « ghost fishing » ou pêche fantôme, est considérable, tout d’abord parce qu’il perturbe fortement la biodiversité marine, mais aussi parce qu’il fait directement baisser le chiffre d’affaires des pêcheurs de plusieurs dizaines de millions d’euros par an. Par conséquent, les pêcheurs sont contraints d'augmenter les cadences et les volumes de poissons pêchés pour compenser. C’est donc un cercle vicieux qui provoque l’utilisation encore et toujours plus intensive des filets qu’il s’agit de réduire, et vite.

 

Une réduction annoncée de 3% de la présence de plastiques dans la Manche

Le projet INDiGO ou INnovative fIshing Gear for Ocean (Matériel de pêche innovant pour les océans, ndlr) a donc du pain sur la planche pour atteindre un objectif clair mais ambitieux : réduire de 3 % les déchets plastiques issus des engins de pêche dans la zone FMA. Pour y parvenir, c’est donc la force cumulée de pas moins de 6 institutions de recherche publiques et de 4 partenaires privés, tous français ou britanniques, qui est déployée sur la recherche et le développement de solutions. Au programme: création de nouveaux engins de pêche biodégradables et adaptés à la durée d’usage, méthodes de prévention et de gestion de la pollution, développement d’une application pour récupérer les engins à la dérive… 

 

Trois ans pour remplir les objectifs

Lancé cette année, le projet INDiGO a trois ans pour réussir.  S’il parvient à atteindre ses objectifs, il aura mis sur pied un nouveau modèle de pêche et de préservation des océans. Cette nouvelle façon de penser et de pêcher pourrait alors rapidement se déployer sur toutes les mers du globe et permettre une réduction massive des déchets plastiques marins. Mais au-delà des évolutions technologiques et scientifiques, il restera encore a attendre de tous une évolution des mentalités, pour que l’utilisation de ces nouvelles méthodes soit généralisée et imposée en tant que norme. Il reste donc du chemin à parcourir pour le projet INDiGO, en espérant que ce ne soit pas la mer à boire.

Envie de recevoir de bonnes ondes ?

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine de nouvelles façons d'agir à votre echelle !