Dans l’Aube, ce centre de sauvegarde vient en aide aux animaux sauvages
Le centre de soins pour la faune sauvage du Sud Champagne accueille un bon nombre d’espèces, -du rapace au blaireau-, et œuvre quotidiennement pour la préservation de celles-ci. Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce "centre de sauvegarde", nous avons discuté avec Céline Luck, l’une des soigneuses animalières.
Sauvegarder et préserver la faune sauvage
Officieusement, le centre de soins pour la faune sauvage du Sud Champagne accueille depuis 2014, des oiseaux, des petits mammifères comme les blaireaux, les hérissons ou les écureuils, et parfois des reptiles et des amphibiens. Le centre est constitué de 2 infirmeries, 3 grandes volières de réhabilitation, 6 petites volières taquet et 3 volières oiseaux d’eau. Des boxes sont aussi disponibles pour les animaux stressés et apeurés. Au départ, le centre de soins était un simple point relais qui récupérait les animaux blessés avant de les transférer dans d’autres centres spécialisés. Ces derniers se chargeaient de les remettre sur pied et des les soigner. En 2018, il a été reconnu comme centre de sauvegarde par la région Sud-Champagne, mais aussi par le C.P.I.E (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement) qui organise, notamment, des animations "nature" avec des écoles.
Le centre a installé d'immenses volières et des boxes qui vont favoriser la réhabilitation des espèces dans leur milieu naturel (©Astrid Mikaelsson)
En dehors du travail de préservation des espèces animales recueillies, le centre de soins veut aussi sensibiliser le public, aussi bien les enfants que les adultes, à cette faune sauvage fragile et parfois menacée. « Grâce aux animations nature du C.P.I.E, on peut intervenir auprès des enfants. Par exemple, on fait des "relâchées" (action de rendre la liberté à un animal) publiques mais on ne peut pas organiser des visites. C’est interdit lorsqu’on est considéré comme un centre de sauvegarde », nous dévoile Céline Luck, l'une des soigneuses animalières du centre de soins.
Éviter l'imprégnation des espèces pour une meilleure réhabilitation
L'interdiction de visiter le centre de sauvegarde est d’ailleurs justifiée car, les animaux qui sont destinés à être relâchés dans la nature, ne doivent pas s’imprégner de la présence de l’Homme afin que leur réhabilitation se déroule sans problèmes. « Ce sont des animaux sauvages qui stressent beaucoup, donc moins ils voient d'humains mieux ils se portent ! », ajoute Céline. Pendant l’élevage des jeunes animaux et des bébés, les soigneurs évitent au maximum de générer ce qu’on appelle "l’imprégnation". Cette dernière se caractérise comme étant un trouble du comportement chez l’animal sauvage. Celui-ci, qui a trop côtoyé un humain, n'en a plus peur, ce qui peut représenter un réel danger pour lui-même. « Le mieux c’est qu’ils aient peur de nous parce que sinon, une fois relâchés, ils vont aller vers l’humain et ils ne vont pas savoir se débrouiller seuls », nous dévoile Céline. Pour cela, elle explique que toutes les précautions sont prises pour limiter l’imprégnation. Les prises de parole doivent être restreintes lors de la manipulation des animaux et cela concerne principalement les mammifères qui sont plus sensibles. Plus tard, afin de développer leur instinct sauvage, ils socialisent plusieurs congénères de la même espèce, en extérieur.
Un protocole de soins précis pour les animaux recueillis
Pour s'occuper de ces animaux sauvages, les deux soigneuses animalières du centre de soins pour la faune sauvage du Sud Champagne prennent des précautions particulières. Un travail d’analyse est effectué et chacune des soigneuses doit s’adapter aux différentes espèces. C'est un protocole de soins très méticuleux qui est effectué auprès des animaux. Un vétérinaire référent travaille avec le centre de sauvegarde afin de réaliser les soins importants qui nécessitent du matériel spécifique, comme les radiographies ou les échographies. « Par exemple, si l'on reçoit un oiseau, on réalise sur lui un check-up complet. Le but est de voir s’il présente des blessures, des fractures mais aussi s’il a des parasites ou s’il est déshydraté. Finalement, on fait un bilan complet », explique en détails Céline.
Et si jamais vous rencontrez un petit animal blessé, comme un hérisson, voici ce que vous devez faire. Il faut dans un premier temps, le récupérer en se protégeant grâce à des gants, puis dans un second temps, il est important de protéger l’animal en le déposant dans une petite boîte. Ensuite, il faut immédiatement le réchauffer, soit en le mettant près d’une source de chaleur ou soit près d’une bouillotte. Pour le reste, si vous vous trouvez dans le département de l'Aube ou dans les environs, le centre de soins pour la faune sauvage du Sud Champagne s’occupe de tout. « Si c’est possible, vous nous apportez l’animal. Sinon, on demande à l’un de nos bénévoles rapporteurs s'il peut récupérer le petit blessé et nous le donner directement », explique Céline. Les bénévoles sont disponibles dans les trois départements gérés par le centre de sauvegarde, à savoir l’Aube, la Marne et la Haute-Marne.
Par Léa Bourgoin