Contre les fortes chaleurs, Dubaï provoque de la pluie artificielle grâce à des drones

Publié le 3 août 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h20)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

C’est une scène hors du commun : d’énormes gouttes de pluie ruisselant sur les gratte-ciels de Dubaï ! Connue pour son climat désertique, la ville de Dubaï est frappée depuis plusieurs jours, par de fortes chaleurs avoisinant les 50°C. Face à ces hautes températures, le Centre national de météorologie en collaboration avec l’université de Reading au Royaume-Uni, a décidé de provoquer de la pluie artificielle avec des drones.

 

Des précipitations rares aux Émirats arabes unis


Connu pour son climat aride et désertique, les Émirats arabes unis subissent chaque année de fortes chaleurs pendant l’été -entre mai et septembre- avec une absence de précipitations et des températures pouvant aller jusqu’à 50°C. Le célèbre pays du golfe Persique ne reçoit que 10 cm de précipitations en moyenne chaque année, ce qui peut avoir des conséquences directes sur le secteur agricole. Aujourd’hui, 80 % de la nourriture aux Émirats arabes unis est importée de l’étranger.


Alors que la ville de Dubaï est frappée par une vague de chaleur sans précédent, le Centre national de météorologie a mis en place une technique pour augmenter la quantité des précipitations. En quelques années, les Émirats arabes unis ont investi plus de 10 millions d’euros dans les opérations de précipitations artificielles et rien que depuis le début de l’année, la ville a réitéré l’expérience 126 fois.


Provoquer de la pluie grâce à des agents artificiels réactifs


Ce n’est pas la première fois que la technique d’ensemencement des nuages est utilisée pour provoquer de la pluie. Les États-Unis sont les premiers à en avoir fait usage en 1946 pour lutter contre des périodes de longues sécheresses. Ils ont ensuite été suivis par de nombreux pays comme la Thaïlande pour limiter la pollution liée aux particules fines, l’Indonésie pour prévenir les feux de forêt ou encore la France pour éviter que la grêle ne détruise les exploitations viticoles.


Mais alors, comment peut-on faire tomber de la pluie ? Avant qu’il ne pleuve, les nuages formés par l’évaporation de l’eau de mer et des lacs, se forment et attendent que les gouttelettes qui le constituent, soient suffisamment grosses avant de tomber au sol. Les précipitations se faisant rares, le service météorologique des Émirats arabes unis s’est résolu à une technique d’ensemencement des nuages. Il s’agit précisément d’envoyer dans le ciel, des agents chimiques comme des cristaux de sel ou de l’iodure d’argent broyé -utilisé en photographie-, qui vont venir se mêler aux gouttelettes d’eau du nuage pour provoquer de la pluie. Des drones chargés de faisceaux laser ont ainsi été lancés par des avions -volant entre 2 à 3 heures- dans le ciel. Ce sont ensuite les faisceaux laser qui chargent l’air en électricité pour créer de la pluie.

 

Pluies artificielles : entre risques et limites


Malheureusement, cette expérience d’ensemencement de nuages n’a pas été sans conséquence et a causé quelques désagréments. En effet, la partie nord de Dubaï a été touchée par d’importantes inondations, les infrastructures de la ville n’étant pas adaptées à autant de pluie. Il n’est malheureusement pas possible de mesurer l’intensité ni la quantité de pluie qui tombera.


L’efficacité des pluies artificielles est également remise en question depuis de nombreuses années par des experts, tant sur l’objectif que sur les résultats. En 2015, François Bouttier, chercheur à Météo France, expliquait au micro d’Humanité, l’impact néfaste des pluies artificielles sur la biodiversité : « L’ion d’argent affecte plus sérieusement les plantes et animaux aquatiques, pour lesquels il demeure très toxique ».

 

 

Par Mélanie Appadoo

 

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