La Colombie devient le 5e pays d’Amérique latine à dépénaliser l’avortement

Un pas vers la dépénalisation de l’avortement en Colombie
Lundi 21 février, la Cour constitutionnelle colombienne a pris la décision à 5 voix pour (contre 1 voix) de légaliser l’avortement en Colombie. Avant cet arrêt, les femmes pouvaient recourir à une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) en cas de viol, si la santé de la mère était en danger et si le foetus présentait une malformation nuisant à sa survie. En cas d'infraction à la loi, elles pouvaient encourir jusqu’à 4 ans et demi d’emprisonnement. Désormais, l’avortement est dépénalisé jusqu’à 24 semaines, soit jusqu’au 6e mois de grossesse.
Une décision fortement critiquée par le chef d’État
Le Président de la République de Colombie et chef du Parti du centre démocratique (conservateur), Iván Duque, a qualifié la décision d’"atroce" dans un pays majoritairement catholique. « Nous sommes face à une décision qui concerne l’ensemble de la société colombienne et cinq personnes ne peuvent proposer à la nation quelque chose d’aussi atroce que de permettre l’interruption d’une vie jusqu’à six mois de gestation » a déclaré le chef d’État qui craint que l’IVG ne devienne un "mécanisme contraceptif".
En France, l’avortement est autorisé jusqu’à 12 semaines de grossesse. Actuellement, une proposition de loi concernant l’allongement du délai légal de l’IVG est en discussion à l’Assemblée nationale et devrait être adoptée ce 23 février. Au micro de franceinfo, Ghada Hatem, gynécologue-obstétricienne et fondatrice de la Maison des femmes à Saint-Denis explique qu'une meilleure répartition des centres d’accueil réalisant les IVG en France pourrait permettre une prise en charge plus rapide des femmes.