Ces chiens sont capables de détecter la COVID-19 et le cancer

Publié le 1er février 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Anne-Sophie de Monès
Temps de lecture : 3 mins
C’est avéré : le flair du chien est très développé. Il est utilisé pour la recherche d’explosifs, de stupéfiants, de personnes ensevelies dans des décombres ou sous la neige, mais aussi de maladies. L’école nationale vétérinaire d’Alfort a formé plusieurs chiens à la détection de la COVID-19 et en forme d’autres pour déceler le cancer de la prostate. Capucine Gallet, éthologue et responsable de la formation, nous explique leur remarquable travail et l’avancée extraordinaire des recherches sur le sujet. La détection de la COVID-19 par le chien est plus fiable et plus rapide qu’un test PCR.

Plusieurs maladies capables d'être détectées par les chiens 

Le chien est capable de détecter un certain nombre de maladies telles que le cancer et des maladies infectieuses. Quand une personne est malade, l’organisme se modifie et dégage une effluve particulière (dans la transpiration ou l’urine). Le chien formé peut ainsi réussir à la détecter. Aujourd’hui, des chiens arrivent à identifier un cancer du sein ou du colon chez les malades. Actuellement, l’école nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) travaille, en parallèle de la COVID-19, sur la détection du cancer de la prostate à haut grade. La détection de celui-ci nécessite une analyse sanguine, une échographie, un scanner et éventuellement une ponction. Les analyses étant très invasives et pas totalement fiables, la détection par un chien serait donc beaucoup plus légère. Un chien est formé pour dépister une seule maladie à la fois, il aura donc une formation particulière pour la COVID-19.

Le dépistage différent en fonction du nombre de personnes à tester 

Un certain nombre de pays tels que l’Allemagne, l'Espagne, les États Unis et les Émirats arabes unis utilisent déjà, à plus ou moins grande échelle, les chiens de détection pour la COVID-19. En France, une dizaine de chiens sont opérationnels et réquisitionnés dans des structures privées : dans un EHPAD en Alsace, dans des entreprises privées pour le dépistage du personnel, sur des événements comme la 7e course Lekkarod de chiens de traineaux. Sur cet événement, les chiens de détection assureront les contrôles sanitaires quotidiens des concurrents et du staff. L’aide de chiens de détéction est par ailleurs en train d’être testée dans des écoles dans les Yvelines via les masques des élèves pour les plus grands et des compresses tamponnées sur le front ou la nuque pour les maternelles. 

Aux États-Unis ou en Allemagne, le dépistage à l’aide de chiens se fait sur un plus grand nombre de personnes : à l’entrée de concerts, dans des aéroports ou dans des collèges et lycées. Le chien doit alors renifler une compresse passée dans le creux du bras ou un siège (de classe ou d’avion). 

Comment sont formés les chiens pour la détection de la COVID-19 ?

Capucine Gallet nous indique tout d’abord que le chien doit avoir au minimum 18 mois, peu importe la race (sauf les brachycéphales tels que les bouledogues qui ont une surface olfactive moins importante). « On va lui apprendre à reconnaître une odeur. Si l’exercice fonctionne, on lui intègre d’autres odeurs à sa bibliothèque olfactive, jusqu’à le "créancer" à une odeur en particulier, celle de la maladie recherchée » explique l'éthologue de l'ENVA. La formation pour déceler une maladie en particulier peut être assez rapide (entre 10 et 15 jours). Les leurres de la COVID-19 (échantillons portant la Covid) fournis par l’Institut Pasteur ont particulièrement accéléré la durée de formation car cela évitait de devoir trouver des personnes atteintes du virus. 

La formation pratiquée par l’ENVA est très pointue à tel point que la soixantaine de chiens des Émirats arabes unis a été formée par ses équipes. 


Un dépistage de la COVID-19 fiable et rapide 

Les différentes expériences ont révélé que le chien est capable de déceler le virus avant même qu’un test PCR la détecte. Outre le temps de détection avancée, il est aussi plus large au niveau des marquages : il arrive à détecter la contagiosité d’une personne en fin de maladie alors même que le PCR indiquerait le contraire. Le dépistage de la COVID-19 grâce au chien est aussi plus fiable que le test PCR : il a un taux de réussite qui se situe entre 93 et 97 % contre 77 % pour le PCR

Faute de moyens et d'investissements, Capucine Gallet regrette cependant que les chiens formés -une vingtaine au total sur deux ans- soient attribués à d’autres missions. Ils perdent alors leur capacité car l’entraînement doit être régulier (tous les 15 jours) pour suivre les changements du virus qui évolue très vite.  On peut quand même se réjouir que les recherches aient beaucoup évolué depuis les débuts de la crise sanitaire quand nous avions consacré un article à ce sujet en mai 2020.

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