Avec le projet Osparito, les enfants collectent des déchets marins et participent à une démarche scientifique

Publié le 11 mai 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Grâce au projet Osparito, lancé par la Fondation Surfrider Europe, les enfants deviennent de véritables acteurs dans la lutte pour la protection de l'environnement.  À travers des ateliers pédagogiques et ludiques organisés par la fondation, ils collectent des déchets marins et des données qui seront ensuite utilisées par des chercheurs, pour lutter contre la pollution des littoraux. Clément Moreno, chef de projet pour Osparito, nous dévoile la portée écologique de cette initiative.

 

Osparito, un projet scientifique et ludique pour les enfants

Dans la continuité de ses missions en faveur de la protection des océans et des littoraux, la Fondation Surfrider Europe a mis en place un projet de sciences participatives sur la thématique des déchets marins, à destination de jeunes enfants. Développé en collaboration avec l'Office Français de la Biodiversité et les Aires Marines Éducatives, le programme Osparito vise à intégrer des enfants, âgés de 5 à 11 ans, dans la lutte contre la pollutions des eaux, à travers un jeu qui va les amener à récolter et caractériser les déchets ramassés sur les littoraux. « L’idée c’est de faire comprendre qu’en agissant localement, on peut avoir un impact global derrière », explique Clément, chef de projet pour Osparito.

Ce programme de sciences participatives se découpe en plusieurs parties. Dans un premier temps, les enfants collectent les déchets sur l'une des zones délimitées du littoral. Dans un second temps, ils les trient et les désignent grâce à des critères de sélection. Les données récoltées sont analysées et envoyées aux organismes et structures dédiés. Pour rendre l'expérience pédagogique et ludique à la fois, l’équipe d’Osparito a imaginé une enquête policière et d'autres petits challenges comme des calculs mentaux,  afin de rendre l’expérience attractive et intéressante pour les enfants. « Ils ne vont pas lire un protocole comme un adulte le fait donc on a adapté en rendant tout ça, très visuel avec beaucoup de photos et de mots simples mais relativement impactant quand même », développe Clément.

 

Des enfants triant les déchets récoltés dans des bacs (©SurfriderEurope/Osparito)

 

À travers une démarche scientifique, les enfants prennent conscience de leur impact sur l'environnement

Avant de voir officiellement le jour à l'été 2020, le protocole Osparito est passé par une phase de test qui a duré 3 ans. Cette dernière a été effectuée sur deux littoraux français situés au Pays basque et en Bretagne. Les équipes de Surfrider Europe et d'Osparito ont acompagné 6 classes dans 3 écoles différentes en proposant cette nouvelle initiative, à la fois scientifique et environnementale, adaptée aux enfants. Pour que les données puissent être analysées par les chercheurs, certaines règles doivent être prises en considération. Par exemple, les zones étudiées doivent mesurer 100 mètres de long afin que les enfants, qui y viennent 4 fois durant l'année (printemps, été, automne, hiver), puissent collecter un maximum de déchets plastiques. « Sur celle-ci, on va collecter tous les déchets et ensuite tous ces déchets-là, on va les trier et on va les quantifier selon le protocole Ospar [NDLR. protocole adapté aux adultes] », dévoile Clément. Ce dernier rappelle que les enfants entrent dans une phase d'action plus que de sensibilisation car cela reste plus impactant : « Les enfants au travers d’une démarche scientifique, peuvent se sensibiliser et prendre conscience de tout ça », ajoute Clément.

 

Les bacs de déchets triés en différentes catégories (plastique, céramique, verre) (©SurfriderEurope/Osparito)

 

L'objectif de l'équipe d'Osparito est de montrer aux enfants qu’ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre les déchets plastiques et marins. Ce protocole est accessible à leur échelle et contribue à faire bouger les lignes en matière de protection de l’environnement. « Notre objectif, c’est de faire comprendre aux enfants qu’à leur âge, ils peuvent s’impliquer pleinement dans la protection de l’environnement parce que leurs actions auront une utilité, un impact », confie Clément. Après cette collecte, les données sont récupérées et analysées afin de vérifier leur véracité.

Ensuite, elles sont partagées avec un réseau constitué de différentes structures scientifiques qui permettront d'activer des leviers de changement comme le développement des connaissances scientifiques, l'alimentation de combats environnementaux auprès des décideurs mais aussi l'éducation et la sensibilisation. Avec ce type de processus, Clément pense que la lutte contre les déchets marins peut prendre un nouveau tournant en éveillant les consciences. « Les enfants deviennent de plus en plus conscients qu’ils ont le pouvoir de changer les choses en matière de lutte environnementale », conclut Clément. 

 

Par Léa Bourgoin

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