En Antarctique, une partie du "glacier de l’apocalypse" menace de se décrocher

« Ce glacier est vraiment le talon d’Achille de l’Antarctique de l’Ouest »
Mesurant 120 km de large, 600 km de long et 3 km de profondeur, le prénommé "glacier de l’apocalypse" se détériore de plus en plus vite. Un tiers de ce monstre de glace pourrait se détacher d’ici cinq ans d’après une récente étude combinant données satellites, radars souterrains et mesures GPS, qui ont permis de révéler d’inquiétantes cassures. Touché par le réchauffement climatique et la modification de la circulation des courants océaniques qui font remonter beaucoup plus de courants chauds à la surface qu’il ne le faudrait, le gigantesque glacier déverse déjà 50 milliards de tonnes de glace chaque année et ce rythme d’écoulement d’eau ne cesse d’accélérer. La glaciologue Catherine Ritz, interrogée par National Geographic, s’inquiète de ce nouveau constat : « Cela fait déjà quelques années que toute cette région de l’Antarctique s’affaisse. C’est très nettement observé par les données satellites. Cela fait au moins trente ou quarante ans que les théoriciens ont souligné que ce glacier était vraiment le talon d’Achille de l’Antarctique de l’Ouest ».
Un impact considérable sur le niveau de la mer
Selon les scientifiques, si l’ensemble du glacier de Thwaites venait à fondre, le niveau de la mer pourrait être amené à augmenter de 65 centimètres. Cependant, le problème pourrait être plus grave : la disparition totale du glacier entraînerait la fonte d’autres glaciers qu’il bloque, compte tenu de sa disposition. À long terme, l’élévation du niveau de la mer atteindrait 3 mètres. Si à terme, ce scénario catastrophe est inévitable pour les scientifiques, il pourrait selon eux être limité avec la mise en place d’actions pour l’environnement, comprenant entre autres une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre. Devant l'ampleur de cet enjeu climatique, la surveillance du glacier de Thwaites s’est resserrée ces dernières années et un projet d’étude américano-britannique a été mis en place. Chaque été, des équipes de scientifiques étudient le comportement du glacier dans cette région très difficile d’accès.