L’Allemagne s’engage à réduire la consommation de viande de sa population

Publié le 14 mars 2022 (modifié le 20 février 2023 à 22h22)
Par Julie MARIE
Temps de lecture : 2 mins
Dans un souci de bien-être animal, mais également par principe écologique, l’Allemagne souhaite prendre des mesures pour encourager la consommation d’alternatives végétales à la viande. Dans une interview accordée au journal allemand Der Spiegel en février 2022, le ministre fédéral allemand de la Santé Karl Lauterbach a affirmé que le gouvernement s’engagerait à réduire la part de viande dans l’alimentation des Allemands.

Une alimentation trop riche en viande, un souci écologique et sanitaire

Selon un rapport de l’institut de sondages Allensbach, un tiers des jeunes Allemands de 14 à 29 ans se déclarent végétariens ou vegans. Désormais, le gouvernement allemand souhaite accélérer le processus de cette transition vers une alimentation moins riche en viande à toute sa population. Karl Lauterbach, le ministre fédéral allemand de la Santé, explique au journal Der Spiegel l’importance de réduire sa consommation de viande sur un aspect écologique, mais aussi dans un but de défense du bien-être animal. 

Au-delà des arguments avancés, Karl Lauterbach, également médecin, rappelle les risques sanitaires liés à une consommation excessive de viande. En effet, celui-ci explique que les foyers les plus pauvres ont tendance à consommer de la viande bas de gamme et bon marché, ce qui entraîne une hausse des chances de maladies cardiovasculaires et de cancers de l’intestin. « Quel est l’intérêt d'être cruel envers les animaux, si c’est pour que nous mangions des aliments malsains et que nous ruinions le climat dans le processus ? » a déclaré l’homme politique au journal allemand.

Face aux changements climatiques, des gouvernements mobilisés

Le gouvernement allemand actuel, arrivé au pouvoir l’année dernière, est le premier dans l’histoire du pays à exprimer la volonté politique de promouvoir les alternatives végétales à la viande. Le pays encourage même les innovations dans ce secteur de recherche et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation a notamment été confié à Cem Özdemir, lui-même végétarien.

« Je pense qu’une initiative qui appelle à un régime végétarien et végétalien, qui fixe des incitations, est la bonne chose à faire. Je sais que c’est très controversé, mais une politique réussie demande aussi du courage », assure Karl Lauterbach. Face à l’urgence climatique, certains gouvernements n’hésitent pas à inviter leurs citoyens à changer leurs habitudes alimentaires. C’est notamment le cas du ministre espagnol de la Consommation Alberto Garzón, qui avait également appelé sa population en décembre 2021 à réduire drastiquement sa consommation de viande.

Aujourd’hui encore, la production de viande est l’une des activités humaines ayant les conséquences les plus néfastes pour l’environnement. L’empreinte carbone de l’élevage se situe même devant celui de l’industrie et du secteur des transports. L’élevage est en effet une des causes principales de déforestation et de perte de biodiversité. D’après Lundi Vert, une action de mobilisation en faveur de l’alimentation sans viande ni poisson, 85 % des surfaces déboisées des forêts d’Amérique du Sud sont dédiées à l’élevage. Il s’agit d’une activité de plus très gourmande en eau potable : la production d’1 kilo de bœuf nécessite l’équivalent de 15 000 litres d’eau.

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