Des tonnes de déchets plastique envahissent nos plages : quelles solutions ?

Publié le 18 mai 2017 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 5 mins
La pollution plastique ne cesse de déferler sur nos plages. Même la minuscule île Henderson, perdue dans le Pacifique, est touchée. Des chercheurs viennent d'y retrouver l'équivalent de plus de 17 tonnes de déchets plastiques ! Du jamais vu. Que peut-on faire pour enrayer ce fléau ? Voici un tour d'horizon, non-exhaustif, des solutions. Chacun peut agir, dès à présent. 

Cette découverte fait froid dans le dos. L’île Henderson est l’un des lieux les plus reculés du monde. Zéro habitant ;  5 000 kilomètres la séparent des villes et industries les plus proches. Pourtant, elle a "la densité la plus élevée de déchets en plastique de la planète", selon une étude publiée mardi 16 mai dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Ses auteurs ont recensé 37,7 millions de morceaux de plastique, soit 17 tonnes, sur ses plages. Quasiment que des objets de quotidien, donc résultant de notre consommation : des briquets, des rasoirs, des brosses à dent, des tétines, des soldats en plastique...

Malheureusement, cette île n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. En avril dernier, Surfrider a étudié la composition des 8 millions de tonnes de déchets qui polluent les plages, les littoraux, les océans et les fonds marins tous les jours. Le résultat est sans appel : 80 % de ces déchets sont en plastique.

Cette pollution est un véritable fléau pour la biodiversité et, à terme, pour l'humain. Mettant plusieurs centaines d'années avant de disparaître, les débris plastiques créent des obstacles qui empêchent certains animaux, comme les tortues, d'accéder aux plages pour y pondre, et peuvent aussi être ingérés. Une étude citée par ces chercheurs a montré que plus de 200 espèces de poissons, crustacés et mammifères pourraient être menacées par une ingestion de plastique. Selon la Fondation Ellen Macarthur, si rien n'est fait d'ici 2050, le poids des déchets plastiques aura dépassé celui des poissons.

Quelles solutions ? On peut déjà s'appuyer sur les initiatives et découvertes scientifiques. Sans pour autant s'en contenter. La pollution plastique n'est en effet que le résultat de l'activité humaine. C'est donc à tout à chacun d'agir en amont, autrement dit, d'éviter au maximum de produire des déchets plastiques.

Les solutions scientifiques

Océan Clean Up

Il était prévu pour 2020. Finalement, le projet Ocean Cleanup démarrera dans les douze prochains mois. Avec son invention, le Néerlandais Boyan Slat entend se servir des courants marins pour collecter les cinq billions de déchets en plastique provenant de bouteilles ou de sacs qui flottent dans les océans.

Concrètement, une trentaine de barrières mesurant d'un à deux kilomètres de long seront mises à l'eau. Elles seront attachées à une ancre flottante de 12 mètres de long qui évoluera dans l'eau avec les déchets en plastique, au gré des courants. Grâce à elles, Boyan Slat espère nettoyer 50% de la grande plaque de déchets du Pacifique d'ici cinq ans. 

Le ver mangeur de plastique 

Une larve utilisée d'habitude pour la pêche est peut-être la solution miracle pour faire disparaître le plastique. Elle avale en un temps record le polyéthylène qui compose nos sacs en plastique..

Cette découverte a été faite par hasard par une scientifique à Santander , dans le nord de l'Espagne. Apicultrice à ses heures perdues, elle a découvert ces larves dans ses ruches. Elle les a mises dans un sac plastique, qu'elles ont dévoré.

Deux solutions se présentent maintenant aux scientifiques : produire beaucoup de larves ou découvrir l'enzyme qui leur permet de digérer le polyéthylène. 

La catamaran Race For Water en croisade contre le plastique

Pour sensibiliser le grand public et tenter de mettre fin à la pollution plastique, le navire Race for Water, propulsé grâce aux énergies renouvelables, est parti début avril de Lorient, en Bretagne, pour un tour du monde de cinq ans. Relire notre article ici .

Nager pour lutter contre la pollution

Le 31 mai, Ben Lecomte va entamer son périple de 8.800 km, la plus longue nage jamais réalisée. L'objectif : tenter de mesurer les répercussions de l'activité humaine sur la vie océanique. A commencer par la pollution plastique. Relire notre article ici

Le champignon dévoreur de plasique 

En Amazonie, des étudiants américains ont découvert un champignon qui a pour particularité de se nourrir du polyuréthane contenu dans le plastique. Relire notre article ici .

Les solutions individuelles

Bannir les bouteilles plastiques

En janvier, Biocoop a décidé d'arrêter de vendre les bouteilles d'eau en plastique. Une mesure courageuse que l'on espère voir adopter par les autres enseignes. En attendant, vous pouvez d'ores et déjà remplacer ces bouteilles par des gourdes en inox ou la traditionnelle carafe. Et si, vraiment, vous ne pouvez vous en passer, pensez à les recycler. Pour vous encourager, la start-up Yoyo vous offre des bons d'achats en échange de sacs remplis de bouteilles en plastique.

Bye bye les sacs en plastique

Depuis le 1er janvier, les commerces français ont interdiction de délivrer des sacs en plastique, à usage unique. Ils doivent être remplacés par des sacs en papier kraft ou des "sacs compostables, en compostage domestique et “biosourcés”". Mais pour diverses raisons - causes économiques, écoulement des derniers sacs en plastique...-, cette mesure n'est pas encore respectée à 100 %. C'est donc à vous de jouer. Tote bag, panier, cabas... Les alternatives au sacs plastique, sympas qui plus est, sont nombreuses.

Vive le vrac

Pâtes, riz, céréales, biscuits... La plupart des denrées sont emballées dans du plastique. La solution pour l'éviter ? Le vrac. Il s'agit d'acheter ses produits sans emballage, à la pesée. Les céréales se prennent dans des distributeurs, l'huile à la pompe, le vin à la tireuse... Ce mode de consommation anti-gaspillage commence à prendre de l’ampleur. Les supermarchés 100 % vrac fleurissent (Day by day, Biocoop...). Même les grandes enseignes s'y mettent avec leur rayon vrac.

En plus d'être bon pour l'environnement, sachez que le vrac l'est aussi pour votre porte-monnaie. Selon l'Ademe, un produit vendu sans emballage serait 5 à 40% moins cher que son équivalent préemballé. 

Haro sur les gobelets

Que ce soit à la machine à café ou à la fontaine à eau, il paraît difficile de se passer du gobelet en plastique. Il existe pourtant des alternatives. Des gestes très simples. Il suffit juste d'y penser.  Mettez votre tasse dans la machine à café avant que le gobelet ne tombe. On a testé, ça marche ! A la fontaine à eau, venez vous ressourcer avec votre verre ou votre gourde.

Cleanons les plages 

Via ses Initiatives océanes, Surfrider invite le plus grand nombre à ramasser les déchets sur les plages. Le principe : "Tout au long de l'année, des citoyens de toutes les régions d'Europe se mobilisent sur le littoral ou les berges des cours d'eau pour des opérations de ramassage dont les résultats peuvent contribuer aux travaux de recherche de Surfrider", explique la Fondation.

Vous souhaitez participer ? Rendez-vous sur le site officiel des Initiatives océanes pour repérer une collecte organisée près de chez vous, puis inscrivez-vous en un clic.

La Fondation recrute aussi des organisateurs. Pour le devenir, "il vous suffit de choisir une date et un lieu et de remplir un formulaire sur le site des Initiatives Océanes. Vous allez ensuite recevoir le Kit de l'organisateur dans lequel se trouvent tous les outils nécessaires pour mener à bien votre collecte."

L'association

Ademe

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Les actions


L' Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie est un établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle conjointe des ministères en charge de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie et de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche.

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scientifiques et techniques, pour faire émerger des solutions plus respectueuses de l'environnement ; d'expertise et de conseil, pour accompagner les décideurs dans leurs projets et de faciliter leurs choix, de 'centre de ressources' capitalisant les résultats des expériences de terrain, pour favoriser la diffusion des bonnes pratiques.

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