Simone Veil : son engagement a changé la vie des femmes

Publié le 30 juin 2017 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Simone Veil, personnalité féminine préférée des Français, est décédée ce vendredi 30 juin. Retour sur son combat qui a changé la vie des femmes... 

Simone Veil est décédée à l'âge de 89 ans ce vendredi 30 juin, mais son combat restera éternellement dans le coeur des Français. Ministre de la Santé, députée européenne, présidente du Parlement européen, ministre d'État des Affaires sociales et membre du Conseil constitutionnel, cette femme déterminée symbolise la libération des femmes.

"Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements"

En 1974, Valery Giscard d’Estaing la fait entrer au gouvernement, sur le conseil de Jacques Chirac, au titre de ministre de la Santé. Le débat sur la dépénalisation de l’avortement est alors houleux. Pour la première fois, les Français peuvent voir à la télévision les discussions à l’Assemblée nationale. C'est le 26 novembre 1974 que la femme au chignon noué et chemisier bleu marque à jamais les consciences lorsqu'elle clame son texte à la tribune de l’Assemblée :

"Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. (…) Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’avenir. Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême."

Finalement, le 30 novembre 1974, à 3 h 40 du matin, Simone Veil sort vainqueur de ce combat éreintant. L’Assemblée nationale dit oui à la dépénalisation de l’IVG. La loi Veil est adoptée, puis promulguée le 17 janvier 1975.  Grâce à Simone Veil toujours, les contraceptifs sont remboursés par la Sécurité sociale et les mineures peuvent y avoir recours sans l’autorisation de leurs parents.

Un manifeste pour la parité 

Mais son engagement pour les femmes ne s'arrête pas là. En 1996, elle co-signe dans l'Express le "Manifeste des dix" avec neuf anciennes ministres françaises, dont Edith Cresson, Yvette Roudy et Catherine Tasca. Dans ce texte, elle réclame au Président de la République, Jacques Chirac, une action volontariste pour arriver à la parité, "Une égalité plus urgente que jamais, non seulement pour les femmes, mais pour notre pays, car plus qu'hier encore la participation des unes va de pair avec l'intérêt national", écrivent-elles.

Elles proposent alors des mesures pour réduire les inégalités homme/femme en politique : instaurer des quotas, adoption d’une législation sur le sexisme, financement des partis politiques en fonction du respect des quotas... Cette dernière mesure trouvera d'ailleurs un echos par la suite. Des pénalités financières sont désormais prévues en cas de non respect de la parité hommes-femmes pour la présentation de candidats aux élections.

Même si la bataille est loin d'être gagnée, la parité et plus largement les droits des femmes n'ont jamais été autant au coeur du débat. Merci Simone. 

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