Parc Astérix : malgré la fermeture définitive du delphinarium, les associations de défense animale s'insurgent

Publié le 28 janvier 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Lundi 25 janvier, Nicolas Kremer, directeur général du Parc Astérix, a annoncé la fermeture définitive du delphinarium, l'une des attractions phares du parc à thème. Une décision très critiquée par les associations de défense animale qui n'ont pas hésité à monter au créneau. Cette annonce intervient alors que la loi sur la maltraitance animale est en cours de débat à l'Assemblée Nationale, du 26 au 29 janvier 2021. 

Les 8 dauphins et les 5 otaries du Parc Astérix transférés dans d'autres delphinariums d'Europe

Après y avoir réfléchi depuis plusieurs années, le directeur général du Parc Astérix, Nicolas Kremer a annoncé en début de semaine, que le delphinarium "Théâtre de Poséidon" allait définitivement fermer. Au fil des années, il était devenu une des "attraction" les plus appréciées du parc avec près de "50% des visiteurs" qui venaient admirer les cétacés et les otaries. « Ils auraient sans doute été plus nombreux si la jauge n'était pas limitée à 2 000 places et le nombre de représentations limité », a révélé le directeur général au micro du Parisien.

 

Le directeur du Parc Astérix, Nicolas Kremer, regrette un "spectacle magnifique" (©SeaShepherd)

Cette annonce intervient alors que Nicolas Kremer avait dévoilé le souhait du Parc Astérix de se concentrer sur les activités liées aux attractions "à proprement parler" et non aux spectacles de mammifères marins. « Chez nous, cela devenait presque incongru », a-t-il expliqué. Nicolas Kremer a précisé que les mammifères marins auraient disparu pour la réouverture du parc, prévue le 3 avril. Les 8 dauphins et 5 otaries du delphinarium devraient donc quitter progressivement le parc, pour être transférés vers d'autres delphinariums d'Europe, dans les deux mois à venir. Quand à l'avenir de la dizaine de salariés du delphinarium, Nicolas Kremer affirme qu'ils seront accompagnés dans leur réinsertion en interne ou dans leurs projets professionnels. L'amphithéâtre, quant à lui, sera conservé et proposera un nouveau spectacle aquatique d'un nouveau genre. 

Une décision incompréhensible dénoncée par les associations

Si la fermeture du delphinarium signe la fin d'une époque pour le Parc Astérix, elle signe aussi le début des inquiétudes du côté des associations de défense animale. En effet, pour la majorité d'entre elles, cette décision reste précipitée et "incompréhensible". Contactées par One Heart, Lamya Essemlali, Présidente de l'association Sea Shepherd France et Muriel Arnal, fondatrice de l'association One Voice se disent profondément choquées. Pour elles, il n'y a "aucun avantage", ni "aucun interêt à déplacer ces espèces d'un delphinarium" à un autre. Elles regrettent qu'aucun expert ni aucun spécialiste des mammifères marins n'aient été contactés : « Ils s'en débarassent sans véritablement s'intérésser au bien-être des cétacés. Leur décision n'est pas claire. », a expliqué Lamya Essemlali. Pour Muriel Arnal, la captivité en delphinarium est "une forme de malatraitance" et représente "un stress immense pour les dauphins" : « Les parcs n'ont pas la volonté de s'occuper de ces dauphins », ajoute-t-elle. 

 

               

 

Des processus de réhabilitations possibles selon One Voice et Sea Shepherd France

Concernant la remise en liberté des espèces, qui semble difficilement plausible pour Nicolas Kremer, elle est, pour Sea Shepherd et One Voice, une solution faisable qui doit être étudiée au cas par cas. Elle pourrait être envisagée pour certains mammifères grâce à des processus de réhabilitation qui peuvent être longs et difficiles. En effet, plusieurs critères spécifiques entrent en jeux, tels que l'état physique du dauphin ou de l'otarie et leurs capacités à évoluer et se défendre dans leur milieu naturel. Si certains cétacés pouvaient se retrouver inaptes à une remise en liberté, la construction d'une baie constituée d'eau salée avec une surface largement suffisante pour les dépenses quotidiennes des espèces, serait aussi, une solution : « Il y aura toujours des dauphins trop abîmés par leur captivité. On veut que la France s'ouvre sur ce qu'il se fait à l'étranger concernant les programmes de réhabilitation qui est un savoir-faire particulier », a ajouté Lamya Essemlali. L'association One Voice s'est récemment insurgée sur sa page Facebook après avoir découvert que deux dauphins avaient quitté plus tôt que prévu les bassins du Parc Astérix. Pour les deux associations, il est obligatoire que les delphinariums prennent leurs responsabilités par rapport aux dauphins et otaries "exploités depuis tant d'années".

 

 

crédit des photos en header et dans l'article : Sea Shepherd France

Par Léa Bourgoin

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