Marée noire à l’Ile Maurice : l'élan de solidarité se poursuit

Publié le 12 août 2020 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Depuis le 6 août dernier, le vraquier Wakashio qui transportait 200 tonnes de diesel et 3 800 tonnes de fuel continue de répandre sa cargaison dans les eaux de l’île Maurice. Sur place et à l’échelle nationale, une mobilisation s’est mise en place pour tenter de contenir les hydrocarbures et limiter les effets de la marée noire.


Des dons de cheveux en barrage à la nappe de pétrole


Les dégâts sont déjà très visibles. Les eaux de la côte sud-est de l’île Maurice, réputées pour leur clarté et leur précieux récif, ont viré au noir depuis plusieurs jours. Au total, près de 27 km2 de lagon seraient déjà affectés par le déversement pétrolier. Sur la côte, les Mauriciens et les ONG se mobilisent depuis presqu'une semaine pour tenter de contenir la nappe de pétrole. Avec peu de moyens, ils mettent en place des solutions artisanales tels que des boudins de paille de canne à sucre et de cheveux, destinés à absorber le pétrole dans l’eau. Les cheveux, grâce à leur propriété lipophile, absorbent très bien les hydrocarbures dans l’eau. On estime qu’un kilo de cheveux permettrait d'absorber jusqu'à 8 litres d'hydrocarbures. Trente kilomètres de barrages flottants ont déjà été fabriquées. « Toute l’île Maurice s’y met ! C’est extraordinaire cette solidarité-là. C’est incroyable. » se réjouit Connie, une Mauricienne au micro de Europe 1. 

 

Les barrages flottants fabriqués par les Mauriciens. ©Mahebourg Otantik

 

Les barrages flottants fabriqués par les Mauriciens disposés dans l'eau. ©Tristan Chaillet

 

A Mahébourg, principale localité touchée par cette pollution, des coiffeuses bénévoles se relaient pour couper les cheveux de ceux qui le souhaitent. En France, plusieurs ONG ont également lancé un appel aux dons de cheveux. L’ONG Octop’Us a par exemple réussi à collecter pas moins de 20 tonnes de cheveux et attend désormais qu’un avion puisse les acheminer jusqu’à l’île Maurice. La députée mauricienne Joanna Berenger a incité ses concitoyens sur Facebook à suivre son exemple et à faire don de leurs cheveux. Elle recommande également aux habitants de l’île de donner leur collant en nylon à l'atelier de confection de bouées à Cascavelle. 

 

La fabrication des boudins flottants. ©Protez Later Nou Zanfan

 

Si vous aussi vous souhaitez venir en aide au peuple mauricien depuis la France, vous pouvez vous rendre sur le groupe Facebook ECOSUD crée pour faciliter cet élan de solidarité envers l’île Maurice. Vous pouvez également effectuer un don de cheveux grâce à la start'up Capillum qui propose différents points de collecte en France ainsi qu'un envoi par La Poste. Enfin, l'association Coiffeurs Justes est également mobilisée pour cette collecte et a participé à la collecte des 20 tonnes de cheveux avec l'ONG Octop'Us.

 

Une inquiétude grandissante


Depuis plusieurs jours, la brèche dans la coque du Wakashio s’est élargie et inquiète fortement les associations environnementales. Le pétrolier menace maintenant de se briser en deux et de répandre 2 000 tonnes de pétrole supplémentaires. Face à l'urgence, des opérations de pompage des cales du bateau ont été mises en place depuis quelques jours. Il reste encore près de 800 tonnes d’hydrocarbures à pomper. 

 

 

Ce n’est pas la première fois que l’armateur japonais du navire est impliqué dans un accident. En 2006, le pétrolier Bright Artemis, qu’elle exploitait, a été endommagé alors qu’il tentait de secourir l’équipage d’un autre navire, provoquant ainsi la fuite de 4 500 tonnes de pétrole brut dans l’Océan indien. En réponse au naufrage du Wakashio, le gouvernement japonais a dépêché une équipe de gardes-côtes pour aider les autorités mauriciennes. De son côté, la France avait déjà envoyé plus de 20 tonnes de matériel ainsi qu’une dizaine d’experts sur place. 

 

 

Par Chloé Sappia

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