Les réfugiés ont enfin la parole !

Publié le 20 juin 2018 (modifié le 20 février 2023 à 22h17)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Par Sahba, qui traduit du persan

 

La migration est l'un des sujets le plus abordé dans la presse mais cette surmédiatisation induit parfois des amalgames qui créent à leur tour des idées pré conçues sur les migrants et les réfugiés.

Quelques chiffres clés sur les réfugiés


A l’occasion de la Journée Mondiale des réfugiés ce mercredi 20 juin et à l’heure où une nouvelle polémique secoue l’Europe, -nous pensons notamment à l'accueil des migrants secourus par l'Aquarius, le bateau de l'ONG SOS Méditérranée- revenons sur les chiffres clés qui caractérisent ce phénomène de migration. 

Selon Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), en 2015, ils étaient 59,5 millions de personnes à quitter leur pays pour des raisons politiques, économiques, culturelles. Un an plus tard, on compte 65,3 millions de personnes déracinées, soit l'équivalent de la population française. L’augmentation de ce flux ne date pas d’hier : le vrai boom a débuté en 2011 avec l’apparition et l’intensification des conflits géopolitiques.

Concernant les réfugiés, les chiffres sont différents : en 2016, il y avait environ 22,05 millions de réfugiés dont plus de la moitié ont moins de 18 ans. Contrairement aux idées reçues, l’Europe n’est pas la principale structure qui accueille les réfugiés puisque le flux est d’abord absorbé par les pays voisins qui ont une situation géopolitique plus stable. Ainsi, pour le conflit syrien qui a généré plus de 4,8 millions de réfugiés :

  • la Turquie a absorbé plus de 2,5 millions de réfugiés,
  • le Liban 1,06 million
  • et la Jordanie 628 000.

A eux seuls, ils ont accueilli plus de 86% des réfugiés syriens.

 

Redonner la parole aux réfugiés :


Depuis plusieurs années, les médias abordent souvent le sujet des migrants-réfugiés sans forcément leur donner la parole. C'est de ce constat qu'est née l’aventure MediaFugees.

En 2014, l’idée germe dans l'esprit de Camille Teste et de Nassim Nasr'Allah Sari, deux anciens camarades de Sciences-Po Paris. C’est en visitant des camps réfugiés au Liban qu’ils se rendent compte de l’importance de donner la parole à ceux qui ont vécu l'exil.

Cependant, il faut attendre l’été 2017 pour que le projet soit entièrement développé et avril 2018 pour le lancement officel du média.

 

Mais qu'est-ce que MediaFugees ?


Le concept est assez simple : les réfugiés prennent la plume pour raconter leurs histoires dans un média qui leur est dédié. Ainsi, loin d’amplifier leurs situations, ils racontent ce qu’ils ont vraiment vécu. Nassim Sari évoque à ce sujet : “On a constaté que les migrants occupaient une place importante dans les médias mais on parle d’eux sans jamais les entendre. On s’est dit qu’il fallait monter une plateforme pour qu’ils s’expriment et racontent eux-mêmes leurs histoires.

C'est une initiative innovatrice qui a vu le jour sous la forme d’une plateforme web à but non-lucratif qui permet aujourd’hui aux réfugiés de s’exprimer librement. Mais le rôle de ce média ne s’arrête pas là puisqu’il permet à ces derniers de s’intégrer professionnellement et de devenir des contributeurs dans les médias.

D’ailleurs, tous les articles ne sont pas liés à l’exil : chacun est libre de traiter le sujet qui lui plaît. MediaFugees permet à ces ces journalistes en herbe d'aborder tous les sujets possibles. Nassim n'exclut pas l'idée que MediaFugees puisse traiter de la campagne présidentielle française en 2022.

N'hésitez donc pas à vous rendre sur la plateforme et de lire l'un des premiers récits rédigé par Mohamed Al Lami, qui a fui Baghdad pour la Belgique et de soutenir cette initiative solidaire.

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