Les Migrants : le plus grand défi de l'Europe ?

Publié le 2 septembre 2015 (modifié le 20 février 2023 à 22h14)
Par One Heart
Temps de lecture : 5 mins

Aujourd’hui plus 16,5 millions d’individus dans le Monde ont été obligés de fuir leurs pays, villes et maison pour échapper à la persécution « en raison de leur race, religion, opinions politiques, appartenances à un groupe social, et nationalités ».( Singa France)

Ils sont plus de 350 000 personnes a avoir risqué leur vie depuis le début de l'année en traversant la Méditerranée pour gagner l'Europe, et 2643 personnes sont mortes en mer lors de ce périple, a révélé par ailleurs, hier, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La question des migrants est plus que jamais sur le devant de la scène internationale.


En début de semaine, les autorités de Budapest ont fait évacuer la gare de Keleti : Quelque 500 migrants tentaient de monter à bord du dernier train qui devait partir pour Vienne.
La gare a pu rouvrir mais a été interdite d'accès aux migrants.

3650 migrants, dont beaucoup sans visas, étaient arrivés lundi à Vienne, un record cette année pour une seule journée. 

La police fédérale a fait savoir que deux mille deux cents demandeurs d’asile étaient arrivés entre lundi 31 août et mardi 1er septembre en Bavière (sud-ouest de l’Allemagne) en passant la frontière avec l’Autriche, un chiffre record. Il s’agit du « nombre le plus important » de migrants enregistrés en un jour dans la région, selon un porte-parole de la police.

Première économie de la zone euro, l’Allemagne est devenue depuis quelques années la première destination européenne des migrants et se retrouve en première ligne dans la crise migratoire. En 2015, le pays s’attend ainsi à devoir recevoir huit cent mille demandes d’asile, quatre fois plus qu’en 2014. 

Mais la crise des migrants est une crise Européenne globale : Mardi encore, l’Italie a annoncé avoir secouru 221 migrants massés dans deux bateaux gonflables au large des côtes libyennes. Plus au nord, la Belgique a enregistré un flux sans précédent d’arrivées, et un campement s’est improvisé près du principal centre d’enregistrement des réfugiés à Bruxelles, devant lequel un millier de personnes patientaient lundi.

En Suède, l’Agence des migrations a fait savoir mardi que le nombre de demandes d’asile dans le pays avait approché la semaine dernière son record historique. « Toute l’Europe se trouve désemparée », a commenté une analyste de cette administration.

Le nombre de migrants morts en tentant de passer par l’est de l’Europe ou par la Méditerranée ne cesse de croître, et les réponses politiques apportées en Europe sont dispersées. Plus de trois cent cinquante mille migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et plus de deux mille six cents personnes sont mortes en mer en tentant de rallier l’Europe, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations.

( source le Figaro avec AFP)

Cet afflux de populations fuyant la guerre, les persécutions et la pauvreté au Moyen-Orient et en Afrique constituent « le plus grand défi pour l’Europe pour les années à venir », a estimé mardi à Berlin Marian Rajoy, le premier ministre de l’Espagne. Mais les vingt-huit pays membres de l’Union européenne restent divisés, avant une nouvelle réunion d’urgence prévue pour le 14 septembre.

Face à cette crise, nombreux sont ceux qui essaient à leur échelle d'apporter une réponse : 

Un peu partout en Europe, les initiatives citoyennes fleurissent et la solidarité s'organise pour accueillir les réfugiés. 

● En Allemagne, certains Bavarois ont accueilli les migrants des pancartes «Bienvenue!» à la main.
Le sort de ces voyageurs, qui pour certains ont mis un mois à arriver depuis leur départ d'Alep, ville syrienne déchirée par la guerre civile, a déclenché une vague de solidarité avec des dizaines de Munichois qui sont venus déposer habits, nourriture, eau et couches.

Aux points de collecte de la gare, les offres d'assistance fusent: «On a amené de quoi boire», «De quoi avez-vous encore besoin?» ou encore «Comment puis-je aider?». L'élan a été tel que la police munichoise a demandé aux habitants d'arrêter leurs dons faute de pouvoir les gérer. «Nous sommes dépassés par les nombreux dons des Munichois pour les réfugiés à la gare centrale. Nous vous demandons de ne plus rien apporter», a tweeté ainsi la police de la capitale bavaroise en début d'après-midi mardi. 

● En Islande, 13.000 personnes, soit 4% de la population de l'île, ont rejoint une page Facebook demandant à ce que leur pays accepte davantage de réfugiés fuyant le conflit syrien, ce qui a conduit le gouvernement de Reykjavik à reconsidérer sa position. Le Premier ministre, Sigmund David Gunnlaugsson, a annoncé qu'une commission composée de plusieurs ministres serait chargée de déterminer combien de réfugiés seraient acceptés, ajoutant que le gouvernement n'avait pas de quota prédéterminé. L'Islande a accepté sur son sol 39 réfugiés au cours des cinq dernières années, dont 13 venant de Syrie.

● En Espagne, Madrid a annoncé mardi qu'elle s'associait à Barcelone pour former un «réseau de villes», afin d'aider les centaines de milliers de migrants qui arrivent actuellement dans l'Union européenne. Les deux villes, dirigées depuis les dernières élections cette année par des conseils municipaux de gauche formés de membres de mouvements de citoyens, ont critiqué la gestion par le gouvernement de Mariano Rajoy de la crise des migrants. La mairie de Barcelone a indiqué avoir rencontré des ONG locales pour organiser l'enregistrement des migrants arrivant dans la ville et pour les placer dans les «nombreuses familles de Barcelone» qui ont proposé «d'accueillir des réfugiés». «Barcelone a l'intention de monter un réseau de «villes refuge» afin de faire face à cette crise de manière unifiée», a indiqué la ville catalane dans un communiqué. La mairie de Madrid a annoncé se joindre à cette initiative lancée par Barcelone le 29 août. «La mairie rejoint le réseau de villes d'accueil proposé par Barcelone et proposera dans les jours qui viennent des moyens et des mesures pour résoudre la tragédie des réfugiés», indique le communiqué de la ville de Madrid.

● En France, lancement d'un «Airbnb pour les migrants». L'associaton Singa  favorise l’émergence d’espaces et d’outils de rencontre, d’échange et de collaboration entre les réfugiés et leur société d’accueil afin de favoriser le vivre ensemble. Elle a décidé de lancer une application baptisée Calm (Comme à la maison), destinée à mettre en relation des hôtes et des migrants.
Pour cela, il s’appuie sur une communauté grandissante de citoyens souhaitant s’engager sur l’accueil des réfugiés et, à terme, sur une plateforme web qui permettra un impact plus important. Ce dispositif doit répondre, au-delà de l’hébergement, au besoin important et grandissant d’inclusion socio-professionnelle des réfugiés en France.

Il s’inscrit dans la dynamique Réfugiés connectés lancée par SINGA en janvier 2015, pour donner jour aux recommandations de l’étude internationale “Refugees & ICT” concernant l’hébergement, l’emploi, ainsi que l’accès aux droits. Le placement se fait sur la base du bénévolat, même si les réfugiés pourront parfois contribuer au loyer. A terme, les membres de l'association aimeraient que l'État aide financièrement les hôtes. Selon eux, cela reviendrait moins cher que «de payer des chambres d'hôtel».

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