La vente des chiens et des chats interdite dans les animaleries à compter du 1er janvier 2024

Publié le 1er février 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 4 mins

Mercredi 27 janvier, alors qu'elle étudiait la proposition de loi de la majorité contre la maltraitance animale, l'Assemblée nationale a déposé un amendement visant à interdire les achats des chiens et des chats en animalerie. La vente en ligne de ces animaux sera, quant à elle, beaucoup plus encadrée. Nous avons contacté Jean-François Legueulle, délégué général de la Fondation 30 Millions d'Amis, qui nous en dit plus sur les attentes des associations de défense animale.

Lapins et cochons d’inde non concernés par le nouvel amendement

Depuis de nombreuses années, les associations de défense animale, telles que la SPA (Société Protectrice des Animaux) et PETA (Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux) luttent contre la vente d'animaux dans les animaleries. Mercredi 27 janvier, l'Assemblée nationale a finalement adopté un amendement alors que les députés étudiaient la loi de la majorité contre la maltraitance animale. À compter du 1er janvier 2024, les chiens et les chats auront disparu des commerces proposant la vente d'animaux. Les lapins, les cobayes (cochons d'Inde) ou les autres NAC (Nouveaux animaux de compagnie) ne sont, cependant, pas concernés par cet amendement.

 

L'objectif est de valoriser l'adoption en incitant le plus de personnes à se tourner vers les refuges et les centres d'adoptions (©Fondation30Millionsd'Amis)

L'Angleterre avait déjà voté la Loi Lucy qui interdisait la vente de chiens et chats en animalerie ou en élevage industriel avec un alourdissement des peines contre les trafics. Cette loi a été votée en hommage à la chienne Lucy enfermée pendant des années dans une ferme à chiots au Pays de Galles, en 2013. Décédée en 2016, elle était devenue l'un des symboles de la lutte contre la maltraitance animale et avait encore plus suscité l'intérêt des défenseurs des animaux en France. 

Une part de déception et d’incompréhension pour les associations de protection animale

Ce qui est remis en question depuis des années par les associations de défense animale c’est la vente d’un animal qui est, de ce fait, perçu comme un bien ou un objet. La fondation 30 Millions d’Amis, valorise notamment la relation homme/animal sur le terrain juridique et devant les tribunaux notamment pour les cas de maltraitance. Depuis 1976, 30 Millions d’Amis s’active à sauver, à défendre et à protéger les droits des animaux en leur qualité de personne vivante et non d’objet. « Notre mission c’est de responsabiliser toutes les nouvelles générations à la sensibilité des animaux et à les éduquer à un meilleur respect de la vie sous toutes ses formes », développe Jean-François Legueulle, délégué général de la Fondation 30 Millions d’Amis. 

Pour Jean-François Legueulle, la proposition de loi est une avancée dont il faut se féliciter. Pour autant, cette large victoire apporte son petit lot de déceptions pour les associations : « Ce qui est dommage c’est de ne pas avoir pris en compte tous les animaux. Les lapins, cochons d’Inde ou autres NAC (nouveaux animaux de compagnie) sont tout autant des êtres sensibles qui ressentent la douleur », explique-t-il. Tous leurs espoirs reposent désormais sur la deuxième lecture au Sénat qui pourrait lever cette interdiction de vente en animalerie, à tous les animaux. C’est en 2015 que tout change avec le changement du statut juridique de l’animal et l’instauration d’un nouvel article du Code Civil (515-14) qui reconnaît l’animal comme "un être vivant doté de sensibilité". Véritable point de départ d’un combat légitime, cette loi a mis en lumière de nombreuses inégalités, notamment la vente d’animaux dans les animaleries.

Pourquoi la vente d’animaux pose-t-elle problème ? 

Pour Jean-François Legueulle, l’achat d’un animal de compagnie dans les animaleries est "un acte irréfléchi" et favorise les acquisitions impulsives. « C’est craquant de voir tous ces bébés animaux en animalerie, mais on ne se rend pas compte que ça engendre un budget pendant toute la durée de vie de l’animal, soit environ 15 ans. Il va grandir, faire des bêtises, poser des problèmes lorsque les vacances vont arriver. C’est là que l’idée de l’abandon va s’installer et c’est ce qu’on veut à tout prix éviter », développe Jean-François. Pour lui, la provenance de l'animal est aussi un énorme problème puisque de nombreux animaux sont importés illégalement sans être totalement sevrés et peuvent présenter des pathologies. Jean-François ajoute qu’il est impératif d'interdire, "purement et simplement", la vente en animalerie ainsi que sur internet tout en valorisant les associations qui proposent des adoptions. 

Concernant la vente en ligne d’animaux de compagnie qui, grâce au nouvel amendement, est désormais réservée aux professionnels, Jean-François Legueulle explique être dans l’incompréhension : « Je ne comprends pas la volonté du gouvernement à vouloir encadrer ces petites annonces sachant qu’on n'arrivera jamais à contrôler le flux de non-professionnels qui continueront à vendre ces animaux avec de faux numéros de SIRET, qui est obligatoire depuis 2015 pour vendre des animaux ». Le souhait des associations animales et notamment de la Fondation 30 millions d’Amis, c’est d’interdire complètement la vente d’animaux via les petites annonces. La valorisation de l’adoption via des professionnels, des associations ou des refuges relève de la nécessité et doit permettre l’interdiction totale de la marchandisation des animaux dans leur ensemble. 

 

Par Léa Bourgoin

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