La France ralentit la lutte contre le sida

Publié le 27 juin 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par AIDES
Temps de lecture : 3 mins

A l’occasion du festival des Solidays, mêlant concert et lutte contre le virus du sida, François Hollande a annoncé que la France maintiendrait, à l’identique, sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Derrière l’apparente bonne nouvelle, de nombreuses associations dénoncent un recul important.

Les Solidays, c’est le plus gros festival francilien. Durant trois jours, des jeunes venus de Paris et d’ailleurs se déhanchent sur les pelouses de l’hippodrome de Longchamp au son des guitares, des saxophones et autres boites à rythmes. L’événement est aussi l’occasion de récolter de l’argent pour soutenir la lutte contre le sida, tout en sensibilisant le grand public à la question, une mission primordiale lorsque l’on sait qu’un séropositif sur quatre ignore qu’il est porteur du virus

La France ne donnera pas plus

Le 26 juin 2016, à l’occasion du festival, François Hollande a annoncé le maintien, à l’identique, de la contribution française au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La nouvelle pourrait être réjouissante si l’ONU n’avait pas prévenu qu’une stagnation des financements internationaux provoquerait un accroissement de l’épidémie de VIH.

La contribution de la France à ce fonds s’élèvera à 1,08 milliard d’euros entre 2017 et 2019, soit environ 360 millions d’euros par an, a annoncé le Président de la République. Cet effort « témoigne de l’engagement sans faille de la France dans le combat contre les grandes pandémies et pour le renforcement des systèmes de santé, notamment dans les pays d’Afrique », se félicite l’Elysée avant de préciser que la France est le « deuxième donateur du Fonds mondial ». François Hollande appelle désormais à la « mobilisation générale de la communauté internationale, afin que la conférence de reconstitution du Fonds mondial pour les trois prochaines années (…) soit un succès et permette de sauver des millions de vies ».

Une bonne nouvelle ?

Des associations comme Coalition PLUS, AIDES et Act Up-Paris « déplorent que François Hollande ait fait le choix mortifère de l’inaction durant tout son mandat présidentiel ». Elles estiment que « la décision de François Hollande de maintenir la contribution française est d’autant plus incompréhensible que les spectaculaires progrès réalisés depuis 15 ans contre le VIH permettent d’envisager la fin de l’épidémie d’ici à 2030 ».

Pour que cet objectif soit tenu, l’ONU considère qu’il faudrait mettre sur la table six à sept milliards de dollars supplémentaires par an, soit 0,01 % du PIB mondial. « Le Fonds mondial finance la moitié des traitements antirétroviraux dans le monde. C’est aussi l’une des seules institutions internationales qui financent des programmes d’accès aux droits et à la santé pour les populations clés, y compris dans les contextes où elles sont criminalisées. Investir dans le Fonds mondial est le meilleur moyen de lutter contre l’épidémie », a déclaré Hakima Himmich, présidente de Coalition PLUS.

« Investir dans le Fonds mondial est un choix stratégique qui à terme sera payant. Le Premier Ministre canadien l’a bien compris. Justin Trudeau s’est engagé à augmenter de 20% la contribution de son pays. Le Luxembourg, les Etats-Unis et le Japon ont aussi fait le choix d’intensifier leurs efforts. La France est-elle sur le point de baisser les bras au moment même où la victoire contre le sida est à portée de main ? », s’interroge Aurélien Beaucamp, président de AIDES et administrateur de Coalition PLUS. Ce dernier pousse un cri du cœur : « Monsieur Hollande, poursuivez les efforts, faites de la France le pays constructeur d’un monde sans sida ! ».

Mikaël Zenouda, président d’Act Up-Paris, va encore plus loin : « Le Président ne peut pas refuser la moindre augmentation au Fonds mondial durant tout son mandat. Il porterait alors la responsabilité directe de la mort de centaines de milliers de malades auxquels il avait pourtant promis secours à plusieurs occasions ».

Le 16 septembre 2016, l’ensemble des Etats donateurs se réuniront à Montréal (Canada) pour la Conférence de reconstitution du Fonds mondial. Il faut espérer que les associations auront réussi à faire changer d’avis la présidence de la République.

Pour rappel, 25 ans après la découverte du virus, plus de 35 millions de personnes dans le monde sont séropositives. Mobilisons-nous pour qu’enfin nous puissions vivre dans un monde sans sida !

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Créée en 1984, à l'initiative du sociologue Daniel Defert et reconnue d'utilité publique en 1990, AIDES est la première association française de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales en France et l'une des plus importantes au niveau européen.

La parole à Daniel DEFERT, fondateur et premier président de AIDES :
«Lorsque nous avons crée avec mon ami Michel FOUCAULT, en 1972, le Groupe Information Prisons (GIP), il ma fait remarquer que le « I » était là pour marquer le iota de différence que les intellectuels devraient introduire dans la pratique de la gauche prolétarienne qui dominait alors le mouvement social. Pour lui faire un clin dil, en 1984, je me suis donc efforcé de trouver un nom qui pourrait avoir deux acceptions : c'est ainsi qu'a été créée AIDES, mot qui emboîte à la fois le français 'aide-soutien' et 'AIDS'. »

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