Himalaya : une chute de glacier provoque une crue dévastatrice et fait de nombreuses victimes

Publié le 10 février 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Tôt le matin, dimanche 7 février, un glissement de terrain a provoqué une crue dévastatrice dans la vallée de l’Uttarakhand située au nord de l’Inde. Des doutes sont émis sur l’origine de cette catastrophe.

Une vague d'environ 16 mètres de haut

Nanda Devi, plus haut sommet situé sur la chaîne de Garhwal (7 816m d'altitude) , a connu le 7 février au matin une catastrophe naturelle. Une partie du glacier s'est écroulée, retombant dans la rivière située près du village de Raini, dans le district de Chamoli. Une vague inédite s'est ensuite créée pour finalement rompre un barrage en construction dont les nombreux débris en béton ont été, pour la plupart, emportés par les eaux noires d'une violence inouïe. Sur son passage, cette vague a détruit cinq ponts ainsi que des habitations mais a aussi endommagé une centrale hydroélectrique. Selon un habitant de Raini, interrogé par nos confrères du Monde, le bruit de cette vague de près de 16 m de haut, était "semblable à  celui d’un volcan, et était accompagnée d’un gigantesque nuage de poussière".

 

                   

 

Très réactives, les autorités ont pu empêcher la terrible coulée de faire plus de dégâts. Peu de temps après, des hélicoptères ainsi que des avions "Super Hercules" de l'armée se sont aussi rendus sur place avec, à bord 250 hommes de la police des frontières indo-tibétaine et des centaines de paramilitaires issus des Forces de réaction aux catastrophes naturelles nationale. Ils ont très vite commencé à dresser un bilan des victimes et pour le moment, les sauveteurs sont parvenus à secourir 15 personnes et à retrouver 26 corps. 171 personnes seraient encore disparues, dont une partie serait des ouvriers travaillant sur le barrage qui s'est écroulé.

 

Une catastrophe naturelle pas liée directement au réchauffement climatique

Plusieurs hypothèses sont envisagées et celle liée au réchauffement climatique est l'une des plus plausibles. Cependant, certains scientifiques et experts réfutent ce scénario et affirment que le réchauffement climatique n'est pas directement lié à cette catastrophe naturelle. Interrogé par 20 Minutes, Patrick Wagnon, glaciologue à l'Institut des Géosciences de l'Environnement de Grenoble, a expliqué que cet événement pouvait être dû à une réaction en chaîne. « Ça s’est pulvérisé, et ça a généré énormément de chaleur. La glace a fondu, ce qui a engendré une lave torrentielle, c’est-à-dire un mélange d’eau, chargé de sédiments. Donc a priori, ce n’est pas directement lié au changement climatique », a-t-il développé.

Pour autant, Patrick Wagnon affirme que cette région, "extrêmement escarpée", est soumise très régulièrement à des conditions climatiques violentes comme des épisodes de gel ou encore de fortes intempéries. « Des circonstances qui accentuent les risques de glissements de terrain et de chutes de blocs. Plus sensibles au changement climatique, la fréquence de ce genre d’événement augmente néanmoins à cause du réchauffement de la planète », ajoute-t-il. Le scientifique rassure et explique que malgré le réchauffement climatique important de cette région de l'Inde, la chaîne himalayenne, l'une des plus hautes au monde, recule et disparaît moins vite que celle des Alpes. Cela leur permet, notamment, de se régénérer plus rapidement que les autres chaînes de montagnes.

 

Par Léa Bourgoin

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