Handicap International organise sa 21ème pyramide de chaussures !

Publié le 26 septembre 2015 (modifié le 20 février 2023 à 22h14)
Par One Heart
Temps de lecture : 5 mins

Samedi 26 septembre, Handicap International organise sa pyramide de chaussures annuelle à travers toute la France. La pyramide de chaussures est l’occasion pour l’association de sensibiliser le public aux mines antipersonnel et aux bombes à sous-munitions (BASM). En y déposant sa paire de chaussures, chacun peut contribuer au combat de Handicap International.

Lorsqu'elles ne tuent pas, les mines antipersonnel et les BASM ont pour particularité de causer des blessures graves notamment l’amputation d’un ou de plusieurs membres et de toucher la plupart du temps des populations civiles. Handicapés à vie, les survivants de ces engins ont besoin d’une assistance à long terme.

Les pyramides de chaussures sont aussi l’occasion pour Handicap International de faire le point sur son combat qu’elle mène avec ferveur depuis de longues années : la lutte contre l’utilisation de mines antipersonnel et de BASM.

Les mines antipersonnel, c’est quoi ?

« Mises au point à la fin du XIXe siècle, les mines antipersonnel ont été systématiquement utilisées dans les conflits à partir de la Seconde Guerre mondiale. Enfouies dans le sol ou cachées dans la végétation, les mines peuvent être déclenchées par pression directe ou par rupture d’un fil piège. Explosant au sol ou en l’air, elles tuent ou mutilent en éparpillant les fragments métalliques qu’elles contiennent ».

Les BASM, c’est quoi ?

« Ces armes peuvent être larguées par voie aérienne ou tirées par voie terrestre. Le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions qui se dispersent sur de larges zones, touchant les populations civiles aux alentours. Conçues pour exploser, en principe, au contact du sol ou de l’objectif visé, on estime que 5 à 40 % n’explosent pas à l’impact. Elles restent actives pendant des décennies, tout comme les mines antipersonnel ».

Ces armes polluent encore 1 pays sur 2 sur la planète menaçant 16 millions de personnes. « 83 pays et territoires sont toujours pollués par ces armes, et 500 000 personnes blessées par des accidents par mines ou restes explosifs de guerre ont besoin d’une aide à vie », déclare l’association qui mène un combat acharné contre l’utilisation des ces armes qui ne font pas de distinction civiles et militaires.

De plus, ces armes entretiennent la pauvreté car elles représentent « une entrave majeure au développement des pays pollués, dont l’économie repose souvent majoritairement sur l’agriculture. Leur présence rend parfois trop dangereux l’accès aux champs ou aux points d’eau ».

Un combat de longue date pour Handicap International

Handicap International est née dans les camps de réfugiés cambodgiens en Thaïlande. Le nombre de victimes y était alors très effrayant. « En 1990, chaque mois, 200 Cambodgiens étaient victimes d’un accident par mine. En 1992, l’association a développé ses activités d’appareillage et de rééducation au Cambodge afin d’apporter une première aide, et, à partir de 1995, ses opérations de déminage humanitaire ». L’association a ensuite étendu son action dans les autres pays touchés par ce phénomène. Elle est aujourd’hui présente dans 60 pays.

La Convention d’Ottawa

Pourtant une convention a bel et bien été créée pour interdire l’utilisation de ces armes et obliger les pays concernés à pratiquer des déminages des terrains infectés. Il s’agit de la Convention d’Ottawa, ou Traité d’Ottawa, connue aussi sous le nom de Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel. Signée en 1997, la convention est un traité de désarmement qui interdit l’acquisition, la production le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel. Pour les BASM, le Traité d’Oslo de 2008 en interdit leur utilisation. Mais à ce jour, plusieurs Etats n’ont toujours pas signé ces traités. Handicap International appelle ces Etats à rejoindre ces traités et à contribuer sans attendre à l’assistance aux victimes et à la dépollution des territoires affectés.

Pour preuve, 170 millions de mines antipersonnel sont encore contenues dans les arsenaux d’une quarantaine de pays, principalement les Etats qui n’ont pas signé le Traité d’Ottawa (Chine, Russie, Inde, Etats-Unis…). Concernant les BASM, elles ont été systématiquement utilisées lors des derniers conflits (guerre du Kosovo, Afghanistan, Irak, au sud Liban…) et 72 Etats stockent encore plusieurs milliards de sous-munitions.

 Cette 21 ème Pyramides est aussi l'occasion de mettre en avant la situtaion en Syrie. En effet, en Lybie et en Syrie,  des armes toujours d'actualité : Les mines et les BASM ont été utilisées par les belligérants dans certains des pays qui ont connules révolutions arabes ? Aujourd'hui, en Libye près de 2 ans après la fin des combats, des milliers de restes explosifs de guerre sont disséminés sur l'ensemble du territoire et font peser une menace permanente sur les populations civiles. Des familles retrouvent des engins non explosés chez elles, dans leur salon, dans la chambre des enfants ou sur leur lieu de travail et risquent chaque jour leurs vies.
En Syrie, alors que la situation ne cesse d'empirer pour les populations, la présence de mines et de BASM, notamment dans les zones urbaines, constitue une menace supplémentaire et durable pour les civils.

La crise humanitaire qui se joue sur place et dans les pays voisins qui accueillent les réfugiés (Jordanie, Liban, Turqui, Egyptee…) est l’une des plus importantes de ces dernières décennies !

Sur le terrain, les équipes  d'Handicap International travaillent sur tous les fronts : soins d’urgence, réadaptation et kinésithérapie, soutien psychosocial, fourniture d’aides techniques (béquilles, fauteuils...). Il s’agit aussi d’anticiper le retour des syriens sur leurs terres, polluées par les mines antipersonnel et les bombes à sous-munitions. Pour cela, Handicap International mène des séances de prévention aux dangers de ces armes, afin d’apprendre aux civils, et en particulier aux enfants, à les reconnaître et à agir en conséquence. A la fin du conflit, Handicap International interviendra en Syrie afin de « nettoyer » les terres qui vont représenter un danger mortel pour les civils. Comme c’est le cas aujourd’hui en Libye, leurs actions de déminage et de sensibilisation permettront aux populations civiles de retrouver une vie normale et sans risque .

« Pour que ces armes cessent d’être une menace quotidienne pour les civils et un frein au développement des pays affectés, Handicap International appelle solennellement TOUS les États :

• à rejoindre ces traités et à les promouvoir auprès des pays non signataires ;

• à contribuer, sans attendre, à l’assistance aux victimes et à la dépollution des territoires affectés ;

• à interdire tout investissement dans le commerce et la production de ces armes ;

• à s’abstenir de soutenir toute initiative ou texte qui affaiblirait ces traités. »

Rejoignez le combat !

Pour apporter votre contribution au combat d’Handicap International contre les engins explosifs en déposant votre paire de chaussures sur une des Pyramides de Chaussures d’Handicap International dans 30 villes à travers la France le 26 septembre. Votre paire de chaussures symbolisera le pied, la jambe ou la vie de milliers d’innocents. L’événement est aussi l’occasion d’encourager les citoyens français à signer la pétition pour inciter les Etats à respecter leurs engagements internationaux.

La pétition a déjà recueilli plus de 2 millions de signatures depuis 1995.

 

 

Source : Dossier de Presse Pyramides de Chaussures de Handicap International

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