Fukushima : le Japon va rejeter dans l’océan, l’eau contaminée par la centrale nucléaire

Publié le 13 avril 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 2 mins

Malgré les oppositions des ONG environnementales et des coopératives locales de pêcheurs, le gouvernement japonais a décidé de rejeter dans l’océan les eaux contaminées par la centrale nucléaire de Fukushima. 

 

1,25 million de tonnes d’eau contaminées

10 ans après le terrible accident de la centrale nucléaire de Fukushima, près d’1,25 million de tonnes d’eau provenant de la pluie, des nappes souterraines ou encore des injections nécessaires au refroidissement des réacteurs, sont actuellement stockées dans plus de 1 000 citernes à proximité de la centrale. L’élimination de cette eau radioactive fait débat depuis plusieurs années alors que la quantité continue d’augmenter de 141 tonnes par jour, au point que les capacités de stockage dans l’enceinte de la centrale devraient atteindre leur limite à l’automne 2022. 

 

Une décision urgente à prendre

Face à la situation, le gouvernement japonais a été contraint de prendre une décision pour se débarrasser des résidus de la catastrophe nucléaire : « La gestion de l’eau contaminée est une question que l’on ne peut pas éviter. » explique le premier ministre nippon Yoshihide Suga. 

De nombreux experts mandatés par le gouvernement ainsi que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont recommandé l’option de la dilution dans la mer après une filtration pour débarrasser l’eau de ses substances radioactives. « Nous estimons que les rejets dans l’océan sont réalistes, dès lors qu’ils seront réalisés en toute sécurité » , annonce Yoshihide Suga ce mardi 13 avril. Le déversement de l’eau devrait débuter en 2022, après l’aval de l’Autorité de régulation du nucléaire (ARN) et pourrait prendre des dizaines d’années. 

 

Opposition : des pêcheurs et ONG contre le déversement 

Malgré les mesures prises pour débarrasser l’eau de ses substances radioactives, les connaissances techniques ne permettent pas aujourd’hui d’éliminer le tritium qu’elle contient. Selon Michiaki Kai, expert des risques des radiations de l’université des sciences de la santé d’Oita, « il y a un consensus parmi les scientifiques sur le fait que l’impact sur la santé (d’un rejet d’eau tritiée) est minuscule", mais "on ne peut pas dire qu’il y a zéro risque, d’où le fait que ce soit controversé ». C’est pourquoi l'ONG Greenpeace préconise de continuer à stocker l’eau en attendant que l’on puisse la traiter convenablement. L’organisation environnementale rappelle également que l'eau contient aussi du carbone 14, qui risque d'intégrer la chaîne alimentaire et d'endommager l'ADN des espèces sur le long terme.  

Des coopératives locales de pêcheurs sont aussi farouchement opposées à la décision du gouvernement, craignant que l’image de leurs produits soit impactée : « Nos partenaires commerciaux nous disent qu’ils vont cesser de vendre nos produits » déplore un responsable de l’association des syndicats de pêcheurs de Fukushima. De nombreuses années après l'accident de la centrale, les conséquences continuent de se faire ressentir. Une situation qui continue de soulever des interrogations sur l'impact environnemental du nucléaire.

 

Par Alexia Belot

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