Film engagé, "120 battements par minute" a marqué la Croisette
120 battements par minute a ému le public et la presse lors de sa projection au festival de Cannes 2017. Ce film, qui retrace l’histoire d’Act Up-Paris, une association de lutte contre le Sida et fondée en 1989, a remporté le très honorable Grand Prix. Une récompense qui nous ravit.
Les critiques et les festivaliers lui ont adressé la palme du coeur. Le jury lui a remis le Grand Prix du festival de Cannes 2017. Deux attributions qui nous ravissent tant le sujet traité par ce film est crucial.
"120 battements par minute" nous plonge dans les années 1990, dure période pendant laquelle le sida, maladie alors entourée de tabous, tue des milliers de personnes, sans que ni l'Etat, ni le milieu médical ne lève le petit doigt.
Des actions coup de poing
Face à cette indifférence générale, Act Up-Paris a décidé d'agir. Pour éveiller les consciences, l'association multiplie les actions coups de poing – on se souvient du préservatif rose géant enfilé sur l’obélisque de la place de la Concorde à Paris en 1993.
Robin Campillo, réalisateur de l’excellent Eastern Boys et scénariste du tout aussi remarquable Entre les Murs de Laurent Cantet, opte pour un dispositif proche du documentaire pour capter ces actions non violentes mais spectaculaires - jeter des litres de faux sang dans les bureaux d'un laboratoire pharmaceutique de mauvaise volonté, puis les débats qui suivent lors des réunions hebdomadaires qu’organise Act-Up.
En parallèle du combat militant, il est aussi question d'amour. Sean (Nahuel Pérez Biscayart), un des premiers militants d’Act Up, rencontre Nathan (Arnaud Valois), nouveau militant, séronégatif, d’abord totalement investi pour les autres, puis touché dans sa chair, confronté à la maladie de celui qu’il aime.
Des spectateurs en larme
Le film a été projetté à mi-parcours du festival. Les 2 281 spectateurs du grand auditorium Lumière sont sortis de la salle dans un calme sidéral, les yeux rougis. Sur les réseaux sociaux, les compliments ont déferlé : "Génial", "poignant", "une vraie claque"… Même enthousiasme côté critiques : Le Monde titre "les corps en lutte d’ActUp conquièrent les cœurs" ; pour Libération, le film "emballe le festival " ; sans attendre la décision du jury, Konbini lui décerne la Palme d'or...
Finalement, le film repart de Cannes avec le très honorable Grand Prix, une standing ovation de la part du jury et une salve d'applaudissements chaleureux longue de plusieurs minutes du public.
Samedi 28 mai, le long-métrage a également remporté la Queer Palm 2017. Pour le réalisateur américain Travis Mathews, président du jury, "le film nous plonge dans les pages les plus sombres de notre histoire récente, tout en nous rappelant que nous sommes toujours plus forts quand on conjugue nos énergies, quand on s'aime tous un peu plus, quand on se soutient tous un peu plus, et bien sûr, quand on danse tous ensemble un peu plus".
Pour voir la bande-annonce, c'est par ici . Sortie en salle le 13 septembre.
