Découvrez Humaid, la première plateforme de crowdfunding au service des personnes fragilisées

Publié le 3 novembre 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Humaid est un bien joli projet. Sous la forme d'une plateforme de financement partipatif, il aide les personnes en situation de grande fragilité. Une initiative solidaire qui a d'ailleurs séduit le public. Par ses votes, il lui a attribué le Prix de l'Impact public. Un prix qui a inauguré, le 25 octobre, le Mois de l’Economie sociale et solidaire (ESS), qui se déroule tout au long du mois de novembre.

Rencontre avec Pierre Durand, co-fondateur du projet avec Frédéric Deruet.

Pouvez-vous m’expliquer le principe de Humaid ?

Il s’agit d’une plateforme de financement participatif solidaire. Elle permet à des personnes en difficulté de faire appel à la générosité du public pour financer des besoins essentiels. Des besoins qui ne sont pas couverts par des dispositifs de financements actuels, que ce soit des dispositifs publics ou associatifs. Et ce, sur les thèmes de la santé, principalement, et du logement, surtout le maintien dans le logement.

Vous travailliez dans le monde des affaires, qu’est-ce qui vous a fait passer du côté de l’économie sociale et solidaire ?

J'ai travaillé sept ans dans le droit des affaires. Frédéric, le cofondateur, est resté dix ans dans le secteur de la grande distribution. Pour ma part, je n’étais pas du tout épanoui dans mon métier. Je me suis dit que je pouvais mettre mes compétences au profit d’un projet à impact positif.

C’est parti surtout d’une situation bien concrète. Avec Fred, que je connais depuis près de vingt ans, on avait un ami en comun, atteint d’une maladie dégénérative. On s’est rendu compte qu’il n’y avait que des solutions partielles. Il nous fallait donc trouver des solutions complémentaires à ce qui existe déjà. Et on s'est dit : "Utilisons l’outil du financement participatif, un outil en plein boom, pour aider les personnes en difficulté."

Quelles sont les particularités de votre modèle ?

Le modèle tel qu’on l’a développé n’existe pas ailleurs. Il peut y avoir des choses un peu semblables, telles que les pots communs ou Litchee. C’est le même principe, faire appel à la solidarité, mais la différence est que n’importe qui peut ouvrir ce type de cagnotte et demander n’importe quoi.

Notre approche se base sur trois garanties : 

- La certification des projets. Nous travaillons en partenariat avec les associations et les collectivités locales, lequelles accompagnent au quotidien des personnes en difficulté et sont donc capables de nous dire où il y a un besoin non couvert. On va pouvoir vérifier, en amont avec eux, que des solutions ont bien été recherchées. Exemple dans le champ du handicap : si la personne n’a pas fait de démarches auprès de la Maison départementale des personnes handicapées, elle n’a pas vocation à demander un financement sur notre plateforme. Il faut vraiment que Humaid soit la dernière solution.

- La garantie de la bonne utilisation des fonds. Ils ne sont jamais versés directement au porteur de projet. Je prends l’exemple du handicap, avec le financement d’un fauteuil : l’argent ne sera jamais versé au porteur de projet mais au distributeur du fauteuil roulant. On est capable de certifier que l’argent a été utilisé à bon escient.

- Le suivi. En tant que donateur, vous avez besoin de savoir quel a été l’impact de votre don, dans quelle mesure vous avez changé sa vie. On vous propose donc de garder un lien avec la peronne que vous avez aidée. On vous informe de ce qui se passe dans sa vie pendant six mois, un an.

Vous travaillez aussi en relation avec les entreprises ?

Oui, de toutes les tailles : BPA, EY, prochainement Enedis (ex-ERDF), puis des entreprises locales. Comment ça marche ? L'entreprise vient abonder les dons des particuliers. C'est-à-dire que sur un projet qu'elle a sélectionné, elle va rajouter un euro chaque fois qu'un particulier donne un euro. Ce qui permet de financer un projet deux fois plus vite ou deux fois plus important.

Quel est votre bilan ?

Super positif ! Sur 17 projets projets présentés, tous ont été financés. Alors que sur les plateformes françaises, le taux de réussite est en moyenne de 60 %, le notre est de 100 %. On est ravi de ce chiffre. On a levé près de 70 000 euros pour les persones en difficulté.

Que vous apporte le Prix de l’Impact local ?

Une reconnaissance de notre action avant tout. On espère que ça va nous aider à nous développer sur l’ensemble du territoire et toucher les grandes régions françaises. 

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