Comment agir face aux violences faites aux femmes ? Notre guide de terrain

Publié le 25 novembre 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h17)
Par FDFA (Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir)
Temps de lecture : 5 mins

Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Si les chiffres restent alarmants, les associations françaises d'aide aux victimes ne baissent pas les bras. A chaque situation d'urgence, elles proposent des solutions. Voici notre tour d'horizon de ces initiatives pour que les victimes ne se sentent plus démunies.

Le combat contre les violences faites aux femmes va pouvoir s'intensifier. Mercredi, l'Etat a annoncé qu'il doublerait le budget alloué à cette lutte. Le 5e plan interministériel, qui couvrira la période 2017-2019, sera doté de 125 millions d’euros. 

Ce plan compte aussi 122 mesures concrètes. Parmi les plus emblématiques : 

  •  la création de 350 places d’hébergement d’urgence supplémentaires ;
  • la mise en place de bons taxis pour les femmes vivant en milieux ruraux ;
  •  l'édition d'un guide contre le cybersexisme.

Mais l'Etat ne peut mener seul le combat. Sur le terrain, les associations mènent un travail formidable et nécessaire. Elles ne baissent pas les bras malgré les chiffres terrifiants. Pour chaque situation d'urgence, nous vous avons préparé une liste d'association qui proposent des solutions. Notre but étant que les victimes ne se sentent plus seules, sachent vers qui se tourner.

223 000 femmes de 18 à 75 ans victimes de violences conjugales chaque année

Ecoute

Victimes de violences psychologiques, morales, sexuelles ou physiques au sein du couple, les femmes ne trouvent pas forcément des personnes dans leur entourage pour en parler. Des associations existent.

  • Depuis 15 ans, la FNSF gère le 3919 : un numéro national et anonyme, destiné aux femmes victimes de violences, ainsi qu’à leur entourage et aux professionnels concernés. Il est accessible et gratuit depuis un poste fixe en métropole et dans les DOM. Il assure écoute, information, et orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le numéro est ouvert du lundi au samedi, de 8h à 22h et les jours fériés de 10h à 20h (sauf les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre). 
  •  Les plannings familiaux sont aussi ouverts pour écouter les femmes victimes de violence
  •  Le gouvernement a établi une liste de lieux d'écoute et d'orientation dans toute la France : http://stop-violences-femmes.gouv.fr/IMG/pdf/LEAO_2015.pdf

Logement

Des lieux pour accueillir les victimes : 

  • La FNSF est le plus gros réseau national de solution d'hébergement. Les associations Solidarité Femmes hébergent plus de 3000 femmes et proposent un accompagnement spécialisé http://www.solidaritefemmes.org/nous-trouver
  •  Les victimes peuvent aussi se tourner vers les tous les centres d'hébergement d'urgence, notamment ceux gérés par le Samu social
  •  Très bien fait, le site SOS Femmes répertorie tous les lieux et centres d'hébergement, et les classe selon les département :. http://www.sosfemmes.com/ressources/contacts_chrs.htm

Accompagnement juridique

Les femmes victimes n'osent pas toujours se tourner vers la justice. En cause : un manque d'information sur leurs droits. Des associations proposent de les accompagner dans leurs démarches juridiques. 

  •  La CNIDFF (fédération nationale des CIDFF). Les équipes professionnelles des CIDFF accueillent les femmes victimes et les informent sur leurs droits, offrent un accompagnement global dans leurs démarches policières, judiciaires, médicales, sociales et professionnelles : http://www.infofemmes.com/v2/accueil.html
  • Ni Putes, Ni Soumises. L’association dispose d’une permanence juridique avec ou sans rendez-vous, assuré par un juriste, tout au long de l’année de 9H30 à 17H30. Il répond à l’ensemble des interrogations, quant aux droits des victimes, aux procédures judiciaires envisageables et aux possibilités de recours souhaitables.  Le pôle juridique travaille avec un réseau d’avocat spécialisé en droit des victimes : http://www.npns.fr
  • Les associations départementales d’aide aux victimes (Adavip). Elles proposent informations juridiques et aide aux démarches, consultations psychologiques et aide sociale : http://www.adavip92.fr
  • La Fondation des femmes renforce les capacités juridiques des associations, grâce à un réseau d’avocat-es consacré à la défense des droits des femmes rassemblé au sein de la commission juridique. https://fondationdesfemmes.org

143 000 enfants vivent aujourd’hui dans un foyer où une femme a déclaré être victime de violences de la part de son conjoint ou de son ex-conjoint

  • Pour les protéger, ainsi que leur mère, des lieux d'hébergement spécifiques ouvrent leurs portes. Citons notamment VIFFIL SOS Femmes : http://www.viffil.com
  • Les instituts de victimologie proposent des consultations à destination des femmes et enfants ayant subit des violences. Le principe est d'évaluer l'intensité des troubles et d'orienter vers une prise en charge appropriée. Il en existe à Saint-Denis et Montreuil. http://www.institutdevictimologie.fr

En 2015, en France, 122 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.​ En 10 ans, le nombre s'élève à 1500.

Et c'est une fourchette basse, car ce ne sont que les cas médiatisés.

  • Les Effrontées menent des actions régulières pour sensibiliser le public aux "féminicides". Ce vendredi, à 16h, elles organisent, place de la République, un rassemblement "Stop Féminicides". Vous pouvez suivre le groupe Facebook qui fait le décompte des femmes tuées en 2016  https://www.facebook.com/feminicide/?fref=ts

84 000 femmes majeures sont victimes de viol ou de tentatives de viol chaque année

Le Collectif féministe contre le viol a mis en place plusieurs activités pour que ces chiffres ne soient plus une fatalité

  • Une permanence téléphonique d'écoute et d'information : 0 800 05 95 95 du lundi au vendredi, de 10 h à 19 h. Numéro gratuit.
  • un groupe de parole
  • Un réseau national d'accueil et de soutien assurés par un réseau de collectifs locaux et d’associations, parmi lesquels : Mouvement Français pour le Planning familial (MFPF), Fédération nationale Solidarité Femmes, Mouvement jeunes femmes, Centres d’information du droit des femmes et des familles (CIDFF).
  • Formation des professionnels amenés à prendre en charge et accompagner les femmes victimes de violences (étudiants en médecine, travailleurs sociaux, agents territoriaux, etc.)

https://www.cfcv.asso.fr

Une femme sur 5 victimes de harcellement sexuel au cours de sa vie professionnelle

L'AVFT s'est spécialisée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles au travail. Ses actions :

  • Soutenir et défendre les victimes. Notamment via une permanence téléphonique : 01 45 84 24 24.
  • Dénoncer ces violences et de sensibiliser la population 
  • Sensibiliser et former les personnes et les professionnels ayant un rôle à jouer dans le dévoilement, la prise en compte, la prévention et la sanction des violences sexistes et sexuelles
  •  Effectuer des recherches, notamment juridiques, sur les violences sexistes et sexuelles

http://www.avft.org

En 2000, l’enquête ENVEFF rapporte que, parmi les majeures, plus d’une agression sexuelle sur trois est subie entre 18 et 25 ans

Ce chiffre prouve que les jeunes femmes doivent bénéficier d'une prise en charge spécifique. Autre donnée probante : les adolescentes (12-15 ans) sont deux fois plus souvent victimes de violences à caractère sexuel que les garçons et 1,5 à 2 fois plus touchées par le cybersexisme.

  • En avant toute(s). L'association organise ses projets et ses actions autour de deux objectifs : sensibiliser les jeunes à l’égalité et prévenir les comportements sexistes ; accompagner les jeunes femmes victimes de violences. Elle s’adresse principalement aux 12-25 ans, et s’attache à faire du numérique un nouvel outil du changement social. https://enavanttoutes.fr
  • Association e-enfance. Sa mission : permettre aux enfants et adolescents de se servir des nouvelles technologies de communication (Internet, téléphone mobile, jeux en réseau) avec un maximum de sécurité. http://www.e-enfance.org
  • Une Femme, un Toit (FIT). L'association accueille les jeunes femmes victimes de violence, les accompagne vers l’autonomie. Comment ? Via un hébergement par étapes et un accompagnement éducatif. http://www.associationfit.org

72 % des femmes handicapées seraient victimes de violences 

Que celles-ci soient médicales, verbales, physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, conjugales... 

L'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir propose :

  • un numéro d'écoute : 01 40 47 06 06.
  • un atelier Convivialité, pour "se réparer un petit peu".
  • un groupe de parole auquel participe une psychanalyste.
  • un atelier Emploi travail, "car travailler, c’est un signe d’autonomie".

http://fdfa.fr

51 % des personnes prostituées ont subi des violences physiques dans le cadre de la prostitution au cours des 12 derniers mois

Les Amis du Bus des Femmes et la mission du Lotus bus de Médecins du Monde accompagnent les prostituées victimes de violences.

L'an dernier, ces associations ont lancé le projet "Tous en marche ! Contre les violences faites aux travailleurs/ses du sexe". L'objectif :  

  • meilleure information sur les droits
  • formation à l'autodéfense
  • sensibilisation des policiers et professionnels de santé

http://www.medecinsdumonde.org/fr  

http://www.lesamisdubusdesfemmes.org

L'association

FDFA (Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir)

FDFA (Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir)

Les actions


Femmes handicapées, citoyennes avant tout !

La cause

Fondée en 2003, année européenne des personnes handicapées, l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir – FDFA – a pour objet de promouvoir la place des femmes handicapées dans la société, quelle que soit la nature de leur handicap.

FDFA lutte contre la double discrimination qui touche les femmes en situation de handicap, celle du genre et celle du handicap, et contre toute forme de violences et de maltraitances dont 4 femmes handicapées sur 5 sont victimes.

FDFA affirme avec conviction que le handicap n’est pas une identité.

Sa devise : femmes handicapées, citoyennes avant tout !

 

Les actions


FDFA travaille selon deux axes : DIRE (approche académique) et AGIR (approche active).
- Dire : organisation de journées de rencontres, de dialogues et de réflexions sur des thématiques liant femme et handicap afin de mener une réflexion pluridisciplinaire et transversale et de permettre aux femmes handicapées de prendre la parole.
Depuis sa création, FDFA a organisé 7 forums nationaux, 12 colloques, 4 conférences-débats et 5 éditions des Feuilles d’automne des écrivain.e.s handicapé.e.s et des autres… et a publié 15 ouvrages.
- Agir : FDFA a créé et anime 11 ateliers de mieux-être physique et psychologique à destination des femmes handicapées. Ces ateliers permettent de rompre leur isolement, de gagner en estime de soi et en autonomie et de partager des moments d'échanges.
En mars 2015, FDFA a ouvert la première permanence en France d'écoute et d'accompagnement juridique, social et psychologique de femmes handicapées victimes de violences voire de maltraitances : Ecoute Violences Femmes Handicapées - 01 40 47 06 06


Envie de recevoir de bonnes ondes ?

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque semaine de nouvelles façons d'agir à votre echelle !