Cette start-up redonne une seconde vie aux coquilles d'œufs

Publié le 3 mars 2021 (modifié le 20 février 2023 à 22h18)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

En France, 10 millions de tonnes de nourriture finissent à la poubelle chaque année. De la production à la consommation, en passant par la transformation, la distribution et la restauration, le gâchis alimentaire existe à tous les niveaux. Parmis ces déchets, 40 000 tonnes sont des coquilles d'œufs. Yacine Kabeche, PDG de Circul’Egg, nous explique comment son entreprise parvient à transformer ces coquilles d'œufs en nourriture pour les animaux, en compléments alimentaires ou encore en cosmétiques. 

 

Les coquilles d'œufs, des coproduits sous-estimés

La France est aujourd’hui le premier producteur d'œufs européen, avec 15 milliards d'œufs produits chaque année sur le territoire. 40% de ces œufs sont destinés aux casseries, des usines qui réunissent et cassent des œufs pour l'industrie agroalimentaire, et qui chaque année rejettent 40 000 tonnes de coquille d'œufs. Face à ce constat, trois hommes - Pierre Blanchot, Yacine Kabeche et Idris Ben Saber- ont décidé de créer Circul’Egg, avec la volonté de trouver un moyen de « valoriser ces coquilles d'œufs, tant d’un point de vue économique que d’un point de vue environnemental » nous révèle Yacine Kabeche, co-fondateur de Circul’Egg. 


Souvent considérée comme un déchet avec peu, voire aucune valeur économique, la coquille de l'œuf est en réalité un “coproduit”. En effet, cette dernière peut être réutilisée comme matière première pour fabriquer d’autres produits industriels. De cette façon, Circul'Egg s’inscrit ainsi dans une démarche d’économie circulaire. Au cours de l’année 2020, l'entreprise a pu développer un processus qui permet de séparer mécaniquement la coquille de l'œuf, de la membrane coquillière. Une fois séparée, la coquille externe, riche en calcium, pourra servir de matière première à de la nourriture pour les animaux de compagnie et d'élevage. La membrane coquillière, quant à elle riche en biomolécules et protéines, pourra servir de base à des cosmétiques et à des compléments alimentaires. Circul’Egg travaillera ainsi avec 3 filières différentes : le PetFood et le Feed (pour la nourriture destinée aux animaux), la Cosmétique et la Nutraceutique (pour les compléments alimentaires).

 

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Coquille externe broyée ©Circul'Egg


Circul’Egg engagée dans une démarche d'économie circulaire

Circul’Egg souhaite avant tout se positionner comme acteur de référence dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. En réutilisant les coquilles d'œufs, la jeune entreprise met en valeur un produit trop souvent considéré comme inutile. De plus, toujours dans une démarche environnementale, Circul’Eggg ne travaille qu’avec des producteurs responsables : « Pour des questions de valeurs on souhaite travailler avec des œufs alternatifs », nous explique Yacine. Par ailleurs, Circul’Egg espère aussi pouvoir installer ses machines directement sur le site des casseries partenaires, afin de réduire les coûts financiers et environnementaux du transport et du stockage des coquilles.


Grâce à Circul’Egg, les fondateurs souhaitent favoriser une économie circulaire entre les casseries, les éleveurs et eux-mêmes. Dans un premier temps, l’entreprise française ambitionne de reverser une partie de ses bénéfices aux casseries afin que ces dernières bénéficient pleinement de la valorisation de leurs coproduits. Dans un second temps, Circul’Egg aimerait également reverser une autre partie de leurs bénéfices aux éleveurs producteurs d’œufs respectueux du bien-être animal. « Bien que nous allions plus loin dans la chaîne de valeur, c’est eux [les éleveurs] qui ont créé la valeur du produit [coquille d'œuf]. L’idée est de les remercier financièrement et de pousser la filière dans laquelle on s'insère », développe Yacine. In fine, Circul’Egg espère que leur activité bénéficie à l’ensemble de la filière œuf. La première unité pilote de Circul’Egg a été lancée le 1er mars dernier, afin de tester la rentabilité du concept, avant de pouvoir industrialiser le processus dans une première usine française à compter de septembre 2021. 

 

Par Clémence Tingry 

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