Afrique de l’Ouest : l’épidémie d’Ebola est terminée… pour l’instant

Publié le 14 janvier 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par Médecins Sans Frontières
Temps de lecture : 3 mins

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé officiellement ce matin la fin de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. « Un jour de célébration » pour Médecins Sans Frontières (MSF) qui n’oublie pas que le combat continue.

« Toutes les chaînes de transmission d’Ebola en Afrique de l’Ouest ont été stoppées, mais des rémanences sont possibles. Le travail n’est pas fini ». C’est par ce tweet que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé la fin de l’épidémie.

Ne pas crier victoire

La durée d’incubation maximum du virus est de 21 jours. Après 42 jours sans détection de nouveau cas au Liberia, le pays – dernier foyer de la maladie en Afrique de l’Ouest - entre maintenant dans une période de « surveillance renforcée » pendant 90 jours.

« Aujourd’hui est un jour de célébration et de soulagement que l’épidémie soit enfin terminée », a déclaré Joanne Liu, Présidente internationale de Médecins Sans Frontières (MSF). Il ne faut cependant pas crier victoire trop rapidement ! Durant les 9 mois qui suivent leur guérison, des survivants peuvent réactiver le virus alors qu’ils paraissent en pleine santé. Les risques d’une réactivation du virus en 2016 sont donc encore très importants.

Par deux fois, les Libériens pensaient avoir vaincu l’épidémie. Le 9 mai 2015, l’OMS avait annoncé la fin d’Ebola au Libéria. 51 jours plus tard, le décès d’un porteur du virus remettait en cause l’annonce faite par l’organisation. Le 3 septembre 2015, même scénario.

Depuis décembre 2013, l’OMS a dénombré 28 637 cas, dont 11 315 mortels. Le Libéria est le pays déplorant le plus de morts (4 809) alors que la Sierra Leone compte le plus grand nombre de cas (14 122, soit 50% des infectés). Ce dernier pays est déjà entré dans la période de « surveillance renforcée » qui s’achèvera le 5 février 2016.

Enfin en Guinée, où l’épidémie fut particulièrement létale (3 804 infectés et 2 536 morts), la période de vigilance est terminée depuis le 29 décembre dernier.

Renforcer les systèmes de santé

Une étude menée en Sierra Leone, publiée le 23 décembre 2015, montre que les trois quarts des personnes guéries présentent une inflammation et des douleurs articulaires, 60% ont des troubles visuels pouvant aller jusqu’à la perte de la vue, et un quart a des problèmes d’audition.

MSF est intervenue depuis le début de l’épidémie au cœur des pays les plus affectés. L’ONG a mis en place de nombreux centres de traitement du virus et a pris en charge plus de 5 000 malades. Brice de le Vingne, directeur des opérations, tient à « féliciter toutes les personnes qui sans relâche ont contribué à mettre un terme à cette épidémie dévastatrice sans précédent » et rappelle que « de nombreux professionnels de santé ont perdu la vie en combattant l’Ebola ».

L’épidémie a souligné les carences des systèmes de santé et de surveillance sanitaire locaux. Ce temps d’accalmie est l’occasion pour la communauté internationale de les renforcer.

MSF et l’OMS préconisent notamment la formation d’équipes de réponse rapide dont le rôle serait de signaler, isoler et pratiquer des prélèvements sur des cas suspects. Au niveau international, elles souhaitent mettre en place une structure composée de personnels pouvant être déployés pour répondre à des urgences sanitaires.

Espérons que cette annonce marque bien la fin de l’épidémie.

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