Val-d’Oise : une commune recherche des bénévoles pour venir en aide aux crapauds
Une traversée en toute sécurité
Comme chaque année à partir de février, nous entrons dans la période où crapauds, grenouilles et autres amphibiens sortent de leur hibernation et s’apprêtent à migrer vers les points d’eau les plus proches. À Saint-Prix dans le Val-d’Oise, les petites bêtes rejoignent les étangs où elles se reproduisent. Elles doivent pour cela, souvent traverser des routes de la commune où elles risquent de se faire écraser. C’est pourquoi, depuis 2018, bénévoles, agents de collectivités et associations se mobilisent pour assurer une sécurité maximale lors de la traversée des crapauds.
La Ville de Saint-Prix a donc installé un crapaudrome face aux étangs : il s’agit d’une bâche mesurant plus de 600 mètres installée le long de la route pour empêcher les amphibiens de traverser. Chaque matin aux alentours de 9h, des bénévoles se relaient pour venir aider les animaux bloqués par la bâche à franchir la route. La période de migration pouvant être perturbée par la météo, la commune a décidé de laisser le dispositif en place jusqu’au mois d’avril voire mai et cherche donc des bénévoles pour participer à cette opération. PSi vous souhaitez contribuer à la protection de ces espèces menacées, il suffit d’envoyer un mail à environnement@saintprix.fr.
Les amphibiens, de grands protecteurs de l’environnement
Aujourd’hui dans le monde, on estime que 30 % des espèces d’amphibiens sont menacées, ce qui fait environ 2030 espèces proches de l’extinction. D’après la liste rouge des espèces menacées en France réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle et le Comité français de l’UICN en partenariat avec la Société herpétologique de France, sept espèces d’amphibiens sur 34 sont actuellement menacées sur le territoire métropolitain. « Sans une action efficace, ces chiffres pourraient même doubler dans les années à venir » annonce l’étude. L’analyse met en évidence les multiples menaces qui pèsent sur ces espèces. Elles sont mises en danger notamment par l’assèchement des cours d’eau et la pollution des milieux aquatiques qui sont nécessaires à leur reproduction. Les amphibiens sont également menacés par la contamination à la guitridiomicosis des zones humides, maladie à l'origine d'un champignon qui attaque la peau des amphibiens, conduisant à leur mort. Cette maladie a déjà causé la disparition de 90 espèces.
Pourtant, le crapaud et autres amphibiens sont de grands protecteurs de l’environnement. S'alimentant majoritairement de lézards et d’insectes, ils éliminent aussi les moustiques, vecteurs de maladies pour l’humain telles que le paludisme et le zika, mais également les limaces et escargots faisant des ravages sur les cultures de plantes potagères. Agissant comme un insecticide naturel, les amphibiens constituent donc de véritables alliés de nos jardins. De plus, la majorité des amphibiens sont de réels indicateurs de l’état de santé de nos milieux naturels, ce qui explique d’autant plus leur nécessité. Avec un mode de vie à la fois terrestre et aquatique, ces animaux à la peau perméable sont particulièrement vulnérables aux toxines présentes dans l’environnement, mais aussi aux modifications de températures, de précipitations et d’hygrométrie. Il ne faut donc pas sous-estimer le pouvoir de la biodiversité amphibienne qui, révélateur de la pollution engendrée par les activités humaines et des effets qu’elle pourrait avoir sur les autres espèces animales, a un rôle majeur pour la conservation de la qualité des milieux aquatiques.
