Sortie ciné : histoire et engagement

Publié le 10 février 2016 (modifié le 20 février 2023 à 22h15)
Par One Heart
Temps de lecture : 3 mins

Le 10 février 2016, sortent deux films engagés, inspirés de faits réels. Le premier, Free Love, nous parle de l’acceptation de l’homosexualité par la société américaine des années 2000. Le second, Les Innocentes, évoque une période sombre de l’histoire polonaise de l’après seconde guerre mondiale.

Le combat ordinaire contre l’homophobie

Free Love, le dernier film Peter Sollett, nous raconte l’histoire vraie de Laurel Hester (Julianne Moore) et Stacie Andree (Ellen Page), deux figures de la lutte pour les droits des homosexuels.

Années 2000. Laurel, est une brillante inspecteur du New Jersey. Sa vie bascule le jour où elle rencontre la jeune Stacie. Leur nouvelle vie s’effondre quand Laurel découvre qu’elle est atteinte d’un cancer en phase terminale. Laurel a un dernier souhait : elle veut que sa pension revienne à la femme qu’elle aime, mais la hiérarchie policière refuse catégoriquement. Laurel et Stacie vont se battre jusqu’au bout pour faire triompher leurs droits.

15 ans plus tard, la société américaine évolue. Le 26 juin 2015, la Cour Suprême des Etats-Unis a pris une décision historique en légalisant le mariage pour les couples de même sexe. Barack Obama précise que : « les progrès dans ce domaine se font souvent de manière très progressive – c’est parfois deux pas en avant, puis un pas en arrière – grâce aux efforts sans relâche de citoyens engagés ». Laurel Hester et Stacie Andree représentent, à elles seules, cette lutte pour la justice et l’égalité des droits.

« Je me sens concernée par ce film à titre personnel parce que je suis lesbienne, et quand ont voit deux êtres traités avec moins de considération en raison de leur orientation sexuelle – et à qui on dit que leur amour n’est pas acceptable – c’est bouleversant », déclare Ellen Page.

Le scénario est signé Jonathan Demme, le scénariste de Philadelphia, avec Tom Hanks : première grosse production hollywoodienne qui abordait ouvertement l’impact social et politique de l’épidémie de SIDA. « Les êtres humains cherchent trop souvent à créer des clivages entre différentes communautés et la presse parle sans cesse de gens qui s’affrontent pour des question politique, d’appartenance ethnique, et de sexualité, explique-t-il. J’espère que ce film permettre au spectateur de comprendre et partager ce que des gens comme vous et moi empêtrés dans ces clivages vivent sur le plan affectif et psychologique. J’espère qu’il touchera le public et qu’il fera appel à son désir de justice ».

Anne Fontaine plaide innocente

Les Innocentes, dernière production d’Anne Fontaine, met en scène une histoire poignante, inspirée de faits réels.

Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu (Lou de Laâge), une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D’abord réticente, Mathilde accepte de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles, tombées enceintes dans des circonstances dramatiques, sont sur le point d’accoucher. Peu à peu, se nouent entre Mathilde, athée et rationaliste, et les religieuses, attachées aux règles de leur vocation, des relations complexes que le danger va aiguiser… C’est pourtant ensemble qu’elles retrouveront le chemin de la vie.

« Il me semblait important d’appréhender le rythme des journées d’une religieuse, explique la réalisatrice. J’ai effectué deux retraites chez les Bénédictines, la même congrégation que celle du film. Je n’étais que simple observatrice pendant la première, mais j’ai véritablement vécu la vie d’une novice durant la seconde. »

Agata Buzek, qui interprète le personnage de Maria, une bénédictine, fut directement touchée par cette histoire : « J’ai grandi derrière le Rideau de Fer. Bien sûr, la réalité de mon enfance n’a jamais atteint de telles horreurs, mais nous avons entendu parler de récits de ce genre. Ces événements appartiennent à une histoire collective qui a touché pratiquement chaque famille en Pologne. »

Deux films puissants nous rappelant des réalités historiques, que l’on se doit de ne pas oublier. Face à l’injustice, ces personnes ont su se mobiliser pour faire face. A l’heure où de nombreux défis se dressent devant nous, ces films nous montrent l’exemple à suivre.

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