Méfions-nous du méthane, menace inattendue pour le climat
En matière de pollution, on parle moins du méthane. Pourtant, une étude internationale qu'il risque de ralentir la lutte contre le réchauffement climatique. C'est pourquoi il faut mettre en place dès maintenant les remèdes pour limiter ses émissions.
Vous connaissiez le CO2, le gaz à effet de serre que l'on vilipende parce qu'il contribue au réchauffemment climatique. Mais saviez-vous qu'il faut aussi se méfier du méthane ? Non seulement, ses émissions s’envolent depuis dix ans, mais ce gaz est, en outre, plus nocif que le CO2 : il est 28 fois plus réchauffant !
Un gros problème alors que l'enjeu majeur de ces prochaines années, fixé par l'accord de Paris, est de "contenir le réchauffement sous 2 °C", rappellent les chercheurs de l'Inaugural global methane budget, une étude dressant pour la première fois un bilan complet des émissions de méthane sur Terre.
D'où vient ce gaz ?
Selon l’étude, 60 % de ses émissions sont liées aux activités humaines, dont plus de la moitié (36 %) de l’agriculture intensive. Le saviez-vous ? Les gaz émis par les vaches produisent énormément de méthane. Les chercheurs privilégient d’ailleurs cette hypothèse pour expliquer la hausse des émissions : le nombre de têtes de bétail est passé de 1,3 milliard en 1994 à 1,5 milliard vingt ans plus tard.
Autre facteur important : 21 % des émanations de méthane sont ainsi dues à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz.
Que peut-on faire ?
Première chose : modifier l'alimentation des bêtes. Donner du lin aux vaches permet de réduire leurs émissions de gaz. (voir notre article en bas de page)
Ensuite : "Il faudrait également recouvrir les décharges et récupérer les biogaz pour le réutiliser. Et pour les exploitations fossiles, une des solutions serait de brûler le méthane qui s'échappe. Ou mieux, le récupérer pour l'utiliser. La réparation des réseaux et des anciens circuits de distribution de gaz, pour éviter les fuites permettrait aussi de réduire les émissions, tout comme la réparation des structures des exploitations gazières, parfois responsables de grosses fuites", explique, à l'Express, Marielle Saunois, principal auteur de l'étude.